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À PROPOS DU DÉPART DE LA GARDE DES SCEAUX, MINISTRE DE LA JUSTICE ET DES DROITS DE L’HOMME, DU GOUVERNEMENT. (Par Kémoko TOURÉ)

Après la période de la surprise et des émotions, il y a lieu de s’interroger sur ce qui a réellement pu se passer et qui a débouché sur ce départ inattendu de la Ministre Fatoumata Yari SOUMAH.

Je ne suis pas un spécialiste de l’administration publique. J’ai toutefois passé de nombreuses années au sein et à diriger des entreprises privées dans diverses parties du monde. À ce titre, je crois pouvoir donner un avis basé sur le mode de fonctionnement des organisations. Voici, à titre de contribution, les réflexions que m’inspire le départ de la Ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux, du Gouvernement de la Transition :
1. À propos de la personnalité de Madame la Ministre :
• Me référant au profil professionnel de Maître Fatoumata Yari SOUMAH, Notaire, je ne suis nullement surpris de son attachement à la clarté des situations, des rapports et des textes ;
• Depuis la création de son Étude, Maître SOUMAH jouit d’une réputation de sérieux et d’intégrité ;
2. Dans la phase d’installation, chaque organisation publique ou privée connaît une période d’ajustement dans sa structuration et au niveau des frontières de responsabilités ;
3. Même si les règles sont très claires, les débordements peuvent exister. Ces débordements sont causés soit par des maladresses involontaires résultant de l’ignorance, soit par des velléités d’empiètement sur le domaine du collègue pour étendre indûment son propre domaine de responsabilité, soit par un activisme orchestré pour attirer l’attention et obtenir les faveurs du chef, soit par simple incompétence ou nullité personnelle ;
4. Au sein de toute organisation, les échanges « d’amabilités » entre responsables, verbaux ou écrits sont monnaie courante mais ces échanges restent au sein de l’organisation ;
5. Le plus surprenant dans cette affaire est la mise quasi-instantanée sur la place publique des courriers échangés entre le Ministre Secrétaire Général de la Présidente de la République et la Ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux. L’issue dramatisatique est essentiellement due à cette mise sur la place publique ;
6. Tout s’est passé comme si l’une des deux parties pensait tirer profit de ces fuites manifestement organisées ;
7. On peut enfin se demander à quel moment le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, a eu connaissance de l’affaire. A-t-il été informé par Madame la Ministre de la demande qui lui a été faite par le Ministre Secrétaire Général ? A-t-il été préalablement informé du contenu de la réponse de Madame la Ministre ? A-t-il été consulté à un moment ou à un autre du processus par l’une ou l’autre des deux parties ?
Tant qu’il ny aura pas de réponses aux questions que l’on peut légitimement se poser, il sera difficile d’exclure le fait que la Ministre Fatoumata Yari SOUMAH est peut-être tombée dans un piège savamment tendu.
J’ai la faiblesse de croire que la Justice impartiale, strictement respectueuse des droits et des libertés, reste et restera désormais la boussole de tout régime politique en République de Guinée.
Merci.

Par KEMOKO TOURÉ

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