Coup d’État au Niger: l’option militaire en suspens, une délégation Cédéao-Union africaine-ONU à Niamey?

Alors que le Conseil national pour la sauvegarde pour la patrie (CNSP) qui a pris le pouvoir à Niamey a nommé ce 7 août 2023 un Premier ministre, Ali Mahaman Lamine Zeine, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), elle, prépare un nouveau sommet extraordinaire le 10 août à Abuja. Si l’option de l’intervention militaire au Niger reste sur la table, une nouvelle délégation tripartite Cédéao-Union africaine-ONU pourrait s’y rendre durant les prochains jours.
Les militaires auteurs du coup d’État au Niger le 26 juillet dernier ont annoncé lundi soir la nomination d’un Premier ministre, Ali Mahaman Lamine Zeine, dans un communiqué lu à la télévision nationale. En même temps, un nouveau sommet extraordinaire de la Cédéao se prépare. Programmé pour jeudi, il permettra aux chefs d’États ouest-africains de se pencher « sur la situation politique et les récents développements au Niger », quelques jours après l’expiration de leur ultimatum.
Ces dernières heures, les préparatifs vont bon train et différents pays se consultent déjà pour arrêter une position commune lors de ce prochain sommet extraordinaire, rapporte notre correspondant régional, Serge Daniel. « Ça va allez vite », prévient un ministre des Affaires étrangères d’un pays très en vue dans l’espace Cédéao. Première indication ? « Nous verrons quel accueil a été fait à la délégation conjointe de l’UA, de la Cédéao et de l’ONU », dit-il.
Une nouvelle délégation devrait effectivement se rendre dans la capitale nigérienne pour des discussions. Il s’agirait cette fois d’une troïka, composée de représentants de la Cédéao, de l’Union africaine et de l’Organisation des nations unies (ONU). En principe, trois envoyés de ces institutions doivent se rendre à Niamey dans les prochaines heures. Ils parleront aux putschistes au nom de la communauté internationale. Le message est simple : rétablissez les institutions dissoutes de la République.
Pour rappel, la semaine passée, une délégation nigériane emmenée par l’ex-président Abdulsalami Abubakar avait échoué à ouvrir le dialogue avec la junte nigérienne. Autre revers pour le Nigeria : les sénateurs du pays avaient refusé le 5 août de soutenir une opération armée. Ils ont condamné le coup de force des militaires au Niger, tout en demandant au président du pays et en exercice de la Cédéao, Bola Tinubu, de continuer à explorer toutes les options diplomatiques disponibles.
Et preuve que « la porte de la diplomatie est toujours ouverte », la secrétaire d’État adjointe par intérim, l’Américaine Victoria Nulland, s’est rendue ce lundi à Niamey, où elle s’est entretenue pendant deux heures avec certains représentants de la junte.
libreopinionguinee avec RFI