2022 : QUELLE TRANSITION POLITIQUE POUR LA GUINEE ? (Par Bah Oury)
La Guinée, le premier des Etas francophones a accédé à l’indépendance suite à la victoire du non au référendum du 28 septembre 1958, tarde toujours à enclencher une dynamique vertueuse pour la construction de son économie, d’institutions démocratiques solides et pour sa stabilité. L’autoritarisme et le déni des principes fondamentaux de l’Etat de droit ont été les traits marquants des gouvernances politiques qui se sont succédées à la tête du pays.
Est-ce une fatalité atavique qui plombe tout essor de redressement national ? Dans un premier temps, il est facile de répondre par l’affirmative pour conforter les idées reçues. En réalité les analyses structurelles de l’Etat et de la société en Guinée sont parcellaires et surfent sur l’appartenance ethnique du chef de l’exécutif du moment. Or, il s’avère indispensable de savoir ce qu’il faut changer pour ne pas restaurer des passés révolus « mythifiés » pour flatter des orgueils claniques clivants. Ainsi que faut-il faire ?
La transition guinéenne est en devenir. Rien n’est encore joué. Le CNRD est face à ses responsabilités vis-à-vis des guinéens et de ses engagements initiaux. Le culte de la personnalité sous-jacent dans la pratique politique est un danger car favorisant la reproduction systématique des gouvernances antérieures qui sont caractérisées par l’autoritarisme, la mauvaise gouvernance et les pratiques ethno-stratégiques. A cet égard, il faut prendre garde à ce phénomène qui a anéanti beaucoup d’espoirs et brisé beaucoup de vies. Il ne faut pas également perdre de vues que les guinéens sont fatigués des atermoiements et aspirent aux changements. Les impatiences sont justifiées.
05 janvier 2022
BAH Oury
Président de l’UDRG