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DON KASS – GAOUAL – TALIBI : UN CHOC LUMINEUX DANS L’OBSCURITÉ DU PARLEMENT GUINÉEN

La journée de Mercredi, 27 Juin 2018 doit être gravée à jamais, avec de l’encre indélébile, dans les pages de l’histoire du cheminement douloureux de la Guinée vers la conquête de la démocratie et l’Etat de droit.
Quand c’est bien fait, il faut l’apprécier. A sa juste valeur. A l’occasion de cette journée tant attendue, tant médiatisée et aussi bien préparée qu’elle l’a été, il est à saluer la présence et l’importante intervention de trois hommes, pas des moindres.
Le premier, c’est le ministre de l’énergie. Cheick Talibi Sylla et son éternel EDG n’ont jamais été aussi astucieux pour bien faire leur travail. Tenez-vous bien, rien ne peut expliquer une rupture de courant le jour le plus important pour le nouvel homme fort du palais de la colombe. Un homme et une équipe, ‘’proches du peuple’’, venus pour répondre aux préoccupations des citoyens guinéens. Des préoccupations dont les principales sont l’électricité et l’eau. Il n’y avait pas endroit mieux indiqué que celui-là pour interpeller le gouvernement, la communauté nationale et internationale, sur l’acuité du besoin pour les guinéens en électricité. Il n’y avait pas non plus meilleure manière d’attirer l’attention de tout le monde, à la fois, que de plonger tout ce beau monde dans l’obscurité. Membres du gouvernement guinéen, députés, diplomates, journalistes, activistes sociaux et politiques, tous dans le noir pour un moment. Merci au ministre Talibi et son EDG. Ils ont été des dignes portes voix du peuple.
Le deuxième est l’honorable Ousmane Gaoual Diallo qui revient de justesse d’un séjour en occident pour faire un rappel important au PM, Don Kass. Les dispositions de l’article 58 de la Constitution indiquent que le Premier Ministre dispose de l’administration et nomme à tous les emplois civils, excepté ceux réservés au Président de la République.�11 assure l’exécution des lois et des décisions de justice. Il est responsable de la promotion du dialogue social et veille à l’application des accords avec les partenaires sociaux et les partis politiques.
Le député uninominal de Gaoual a rappelé au Premier Ministre que l’exécutif et le législatif ont formé une rébellion et refusent d’exécuter un arrêt de la Cour Constitutionnelle les mettant en demeure d’installer la Haute Cour de Justice, l’institution chargée de juger le président de la République et les membre du gouvernement. C’est une courageuse prise de responsabilité de la part du jeune parlementaire que de dénoncer les dérives, entre autres, de l’institution à laquelle il appartient. Don Kass doit savoir que ne pas y veiller, à son tour, serait de manquer à sa responsabilité d’assurer l’exécution des décisions de justices, donc violer l’article 58 cité plus haut et attiser le désire et la détermination des uns et des autres à se mobiliser massivement dans les jours avenirs pour manifester et exiger l’application de la loi.
Le troisième enfin, c’est DON KASS lui-même. Il a tout cassé. Pour la première fois depuis l’arrivée de M. Alpha Condé au pouvoir, un Premier Ministre, de surcroit dans sa première apparition devant le parlement, clôture son discours en prononçant seulement deux des trois éternelles formules. Vive l’Unité Nationale. Vive la République. Il n’y a pas eu de Vive Fama, l’éternelle formule démagogique chère à la RTG. Peut être que c’est seulement son parti, le GPT qu’il a fondu dans le RPG AEC sans emprisonner son esprit et que KASS garde toujours son ‘’DON’’. Je dis bien peut-être. Oui le DON, le raide et respecté Don. A l’image de tous les Dons. Vito Corléone, Lucky Luciano et Renato Villa pour ne citer que ceux-là…
Avec le début de nettoyage à l’OGP et à l’OGC, la mise au point mort des K au carré, Damantang et Rachid N’Diaye, la main basse sur le sulfureux Bantama Sow, l’éloignement de Laye Junior Condé, l’attente d’une traque des ‘’Cent Cons’’ verbeux qui abîment les ressources de l’Etat à la CNSS, la mort politique à petit feu de Damaro et Saloum Cissé avec l’expiration du mandat des députés, l’annonce de la fin des mamayas pour les membres du gouvernement, la croix sur Bah Oury, la vilénie de Dr Saliou Bela et enfin cette rupture d’avec la démagogie habituelle et ennuyeuse de « vive le professeur Alpha Condé », on peut constater que Don Kass fait des efforts pour ne pas se laisser dévorer de si tôt dans cette marre des crocodiles. Petit à petit, il tire profit de l’extinction progressive de tous ces politiciens injustes aux machinations maléfiques de la mouvance mais aussi de cette fin inéluctable de la gouvernance de M. Alpha Condé.
Que tout cela ne soit pas de la poudre aux yeux et qu’il garde le cap, Don Kass est bien parti pour faire figure de grand leader, non négligeable dans la prochaine opposition après les présidentielles de 2020, avec des fortes chances de devenir chef de file de l’opposition en raison de la grande fortune de confiance qui lui sera accordée pour avoir franchi vaillamment, à la nage, la marre des crocodiles de fin de règne.

Alpha Issagha Diallo

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