Assemblée nationale : Claude Kory n’a eu aucune pitié pour les 94 victimes de l’opposition !
Claude Kory Kondiano a ensuite dénoncé la mauvaise gestion dans certains départements ministériels. Pour lui, des administrateurs publics se sont livrés à « des dépenses extrabudgétaires » qui ont empêché « l’Etat de respecter ses engagements en matière de critères de réalisation quantitatifs au titre du programme d’ajustement qui est en cours d’exécution, ce qui peut provoquer, faute de dérogation de la part des partenaires techniques et financiers, l’arrêt de ce programme ».
Claude Kory Kondiano tance le SLECG et l’opposition républicaine
Le président de l’Assemblée nationale n’a pas été tendre avec les syndicalistes et les opposants au régime de M. Alpha Condé. Dans son discours d’ouverture, M. Kondiano a regretté le fait que « chaque grève des syndicats est toujours accompagnée des troubles aux effets pervers pour la sécurité des personnes et des biens. Tout simplement parce que les mots d’ordre de grève sont toujours récupérés par des gens qui descendent dans la rue pour des objectifs différents de ceux visés par les syndicats. C’est ainsi qu’au cours de la première grève déclenchée par le groupe de Soumah en novembre 2017 et celle déclenchée en février 2018, de nombreuses pertes en vies humaines innocentes ont encore été enregistrées ». Ce qui, dira-t-il, a « contraint le Gouvernement … à céder à toutes les revendications dont les conséquences économiques et financières sur le pays vont être dévastatrices dans les temps à venir ».
Quant aux acteurs politiques, le président de l’AN n’a pas mâché ses mots. Il estime que certains « acteurs politiques » ont des « pratiques et [des] actes néfastes récurrents et délibérés » qui empêchent « le développement et la croissance économique du pays » et s’amplifient « au détriment des intérêts supérieurs du pays qui ne cesse d’en souffrir ».
Claude Kory Kondiano a aussi dénoncé « les manifestations intempestives et la diabolisation des institutions » de la République par l’opposition république.
Ainsi, pour couper court à toutes ces agitations, Claude Kory Kondiano appelle les acteurs sociopolitiques « à privilégier le dialogue » et « à mettre fin à [la] violence impitoyable » imposée aux citoyens. Enfin, le président de l’Assemblée les invite à « observer une trêve politique et sociale de longue durée ».
L’opposition, du berger à la bergère
Elle n’a pas attendu longtemps après le discours du président de l’Assemblée qui devait être plus modéré à l’endroit des syndicalistes et de l’opposition républicaine. Le président du groupe parlementaire les Libéraux-Démocrates a immédiatement réagi aux propos de M. Kondiano. Pour le député, le Dr Fodé Oussou Fofana, c’est un discours de « honte » pour une personnalité du rang du président de l’Assemblée nationale. Le vice-président de l’UFDG estime au passage que son président Claude Kory n’a pas été impartial.
Le hic dans le discours de Claude Kory Kondiano
Il est bien beau de défendre quelqu’un qui vous a désigné candidat à un poste aussi stratégique et prestigieuse que la présidence de l’Assemblée nationale. Cependant, quel message de compassion, de pitié, avez-vous adressé aux familles des victimes des répressions des forces de l’ordre ? Qu’en est-il de la mémoire des 94 victimes enterrées au cimetière de Bambeto? Ne sont-ils pas des Guinéens ? Même le plus cynique des cyniques aurait eu une pensée à ces jeunes hommes et femmes partis à la fleur de l’âge. Or, même, le président de la République, suite aux concertations engagées avec les acteurs sociopolitiques, a exprimé des sentiments de compassion et de tristesse aux familles des victimes, aux victimes des pillages économiques. Avant de promettre des indemnisations et l’arrestation des coupables de ces crimes odieux. Avez-vous oublié que vous êtes bien le président de l’Assemblée nationale ? Avez-vous oublié que vous êtes un élu du peuple ?
L’histoire ne retiendra que les Grands Hommes.
Amadou Kendessa Diallo