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Tabassage de Michel Zecler: trois policiers placés en détention provisoire

Après 48h de garde à vue, les trois policiers accusés de violences contre le producteur de musique Michel Zecler ont été mis en examen et placés en détention provisoire. Un quatrième policier a été placé sous contrôle judiciaire.

Les policiers accusés de violences contre Michel Zecler vont passer la nuit en prison. C’est un fait rarissime, qui souligne à quel point l’affaire est prise au sérieux par l’autorité judiciaire, qui a préféré mettre ces trois hommes en détention provisoire pour éviter qu’ils ne se concertent sur leurs versions des faits.

Ces policiers ont été mis en examen des chefs de« violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique », avec arme, en réunion, avec la circonstance aggravante de racisme, a précise le procureur de Paris Rémy Heitz lors d’une conférence de presse ce dimanche. Ils sont aussi accusés de « faux en écriture publique par personne dépositaire de l’autorité publique ». Ils sont en effet  soupçonnés d’avoir menti lors de la rédaction du procès verbal après l’interpellation de Michel Zecler. Un crime, pour lequel ces trois policiers risquent les assises.

Entendus par l’IGPN

Pour leur défense, les fonctionnaires avaient indiqué dans leur procès verbal que Michel Zecler avait tenté de se saisir de leur arme. Une information sur laquelle le procureur de Paris n’est pas revenue, et qui sera certainement au cœur de l’enquête pour déterminer le contexte exact dans lequel cette interpellation s’est déroulée.

Le parquet a demandé pour le quatrième policier, soupçonné d’un tir de grenade lacrymogène dans le studio du producteur à Paris, une inculpation pour « violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique ».

« Entendus à plusieurs reprises » lors de leur garde à vue à l’IGPN, la police des polices, entre vendredi après-midi et dimanche matin, les trois principaux mis en cause ont d’abord « reconnu avoir porté des coups, expliquant ceci par l’attitude de M. Zecler et les circonstances de l’interpellation » dans un local exigü.

Les policiers invoquent la peur et la panique

Durant leur garde à vue, les policiers ont aussi évoqué une « incapacité à maîtriser M. Zecler qui se débattait » et ont expliqué « les coups par la panique qui les avait saisis », selon Rémy Heitz. Accusés par Michel Zecler de l’avoir qualifié de « sale nègre » à plusieurs reprises, ils contestent « avoir tenu les propos racistes » pourtant « corroborés par l’un des jeunes derrière la porte du sas » et réfutent « le caractère mensonger du procès-verbal ».

Selon le procureur de Paris, les trois policiers ont toutefois fini « par admettre que les coups portés n’étaient pas justifiés et qu’ils avaient agi principalement sous l’effet de la peur ». D’après le procureur, quatre des neuf personnes présentes dans le studio, outre Michel Zecler, ont déposé plainte pour « violences » contre les forces de l’ordre.

(Avec AFP)

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