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Mort de Jacques Delors: la classe politique rend hommage au «visionnaire» de l’Europe

« Inépuisable artisan de notre Europe », « grand français », « visionnaire »… À l’annonce de la mort de Jacques Delors, père de l’euro et figure de la construction européenne, la classe politique française et européenne s’émeut et rend hommage à l’ancien président de la Commission européenne.

Il était considéré comme l’un des grands artisans de la construction européenne et notamment de la monnaie unique : l’ancien président de la commission européenne Jacques Delors est mort ce mercredi.

L’ancien président de la Commission européenne, espoir éphémère de la gauche française à la présidentielle de 1995, est décédé « à son domicile parisien dans son sommeil », a annoncé à l’AFP sa fille Martine Aubry, maire socialiste de Lille. Aussitôt, les hommages à l’ancien ministre de l’Économie sous François Mitterrand se sont succédé.

Disparition d’un « géant »

Emmanuel Macron a salué sur X un « inépuisable artisan de notre Europe », un « homme d’État au destin français ». Pour Ursula Von der Leyen, présidente de la Commission européenne, il s’agit même d’un « visionnaire » de l’Europe, qu’elle appelle à honorer. Jacques Delors est « entré dans l’histoire comme l’un des bâtisseurs de notre Europe », a également commenté le président du Conseil européen, Charles Michel, le qualifiant de « grand Français et grand Européen ».

« Il aura façonné le destin de l’EU par la puissance de ses convictions et la rigueur de son action. Il entre ainsi dans le Panthéon des grands que l’Europe a produit et dont nous nous devons d’assumer l’héritage », affirme le patron de la diplomatie européenne, Josep Borrell. Le chancelier allemand Olaf Scholz évoque « un architecte de l’UE telle que nous la connaissons aujourd’hui ».

« Un géant vient de nous quitter », a réagi sur X le patron du PS Olivier Faure. « Enfant du siècle, il avait connu le pire et cherché à conjurer le malheur par la construction d’une paix durable. Par son engagement syndical, ministériel et enfin à la tête de l’Europe, il nous lègue un héritage immense. »

Un homme « qui agissait en pensant au bien commun »

Symbole « d’intégrité » et de « droiture » pour Fabien Roussel, Benoît Hamon tient quant à lui à retenir sa volonté de « construire sans relâche la concorde européenne ». Pour l’ancien ministre, la mort de Jacques Delors « laisse des millions de Français et d’Européens tristes mais reconnaissants pour l’héritage si précieux qu’il nous a confié »De son côté, Jean-Luc Mélenchon, fondateur de La France insoumise (LFI), salue un « socialiste de la génération qui avait un idéal » et « qui agissait en pensant au bien commun ».

Au micro d’Aurélien Devernoix pour RFI, Boris Vallaud, président du groupe socialiste à l’Assemblée Nationale, réagit à la mort de Jacques Delors : « C’était un homme qui incarnait à la fois la construction européenne et la gauche. Il était au fond à la confluence de ces deux ambitions, celle du socialisme et celle d’une Europe de paix, de fraternité, de prospérité, après évidemment une Europe qui s’était déchirée. Il avait une grande voix, une grande conscience, la probité même. Et c’est tout cela que l’on perd aujourd’hui. »

Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, exprime également son admiration pour la figure de la construction européenne. « Je salue la mémoire de Jacques Delors, la constance de ses convictions, la force de son engagement européen, son sérieux dans la gestion de nos finances publiques. Jamais il n’a cédé à aucune facilité des temps. Il aura écrit la double histoire de la France et de l’Europe. » Tandis que Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale, le décrit comme une « incarnation de l’Europe », Lionel Jospin, ancien candidat socialiste à la présidentielle, parle quant à lui d’un « Européen passionné » qui a « marqué son époque ».

« Un syndicaliste engagé »

Tour à tour à la CFTC puis à la CFDT, les dirigeants des deux organisations ont salué la mémoire de Jacques Delors dans des messages publiés sur X (ex-Twitter). « Jacques Delors était plus qu’un compagnon de route de la CFDT », a souligné la secrétaire générale du premier syndicat de France, Marylise Léon. « C’était un ami », a-t-elle poursuivi, « un adhérent, un militant. Un humaniste et un fervent défenseur de l’idée européenne ».  Cyril Chabanier (CFTC) a fait part de son « immense tristesse ». « Bien plus qu’un homme politique, il est un homme d’État et l’un des bâtisseurs de l’Union européenne. Il fut aussi un syndicaliste engagé à la CFTC très attaché à la vérité, au bien commun et à la justice sociale et humaine ».

RFI

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