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Marche funèbre : témoignages des parents des victimes

Comme nous le disions dans notre précédente publication, l’opposition guinéenne en général et l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) en particulier, ont accompagné ce lundi les quatre victimes de la dernière manifestation de l’opposition, à leurs dernières demeures. Participant à la marche funèbre organisée à l’occasion, les parents des victimes ont témoigné au micro de notre reporter. Parmi eux, quelques-uns imputent la responsabilité de leur deuil aux forces de l’ordre. D’autres par contre, sont dans le flou, sinon l’ignorance. Fatalisme oblige, tous se remettent à Dieu ; mais chacun aimerait que celle des hommes s’applique ici et maintenant.  

Mamadou Adama Bah, frère de feue Mariam Bah, mère de 6 enfants dont un bébé de 10 mois

Elle a été tuée par une balle perdue. Elle était chez elle, derrière sa cour à Hamdallaye Mosquée, Kabalaya. Elle était en train de faire des brochettes de dindon pour les revendre. D’un seul coup, elle a senti une douleur au niveau du dos  et elle a dit que quelque chose l’a mordue dans le dos. Des gens qui étaient à côté ont regardé, mais ces derniers n’ont rien vu.  Elle était courbée, elle s’est d’abord relevée, puis elle est tombée et elle a été transportée d’urgence à  l’hôpital. Arrivée là-bas, les médecins lui ont fait une radiographie, ils ont trouvé que c’est une balle qui est passée par son dos pour se loger dans son vagin. Ce qui a causé sa mort quelques jours après. Aujourd’hui, on est meurtri, on a une douleur qui n’est pas facile à oublier et qui n’est pas facile à pardonner aussi non plus. Parce qu’elle était chez elle et elle a reçu une balle, on ne sait pas d’où vient cette balle. Donc, on demande à la justice de nous situer par rapport à ceux qui ont tiré sur ma petite sœur.

  • Boubacar Diallo, frère ainé de Mamadou Saïdou Diallo, mortellement atteint à Baïlobaya, relevant de la préfecture de Dubreka
  • Le mercredi 14 février à 19h, il était parti acheté  à manger.  À son retour, ils ont tiré sur lui. Et on nous a appelés, pour nous dire que notre jeune frère s’est fait tirer dessus par des corps habillés de la BAC N°8. Maintenant, on s’est rendu sur les lieux et on a pris le petit pour l’hôpital, mais il a rend l’âme en cours de route. (…) Nous avons des preuves que c’est la BAC N°8 qui a tiré sur mon jeune frère, ce n’est pas du hasard. Ce sont eux-mêmes. J’ai appelé le commandant le même soir et il a reconnu que son équipe était là-bas à 19 heures.
  • Alpha Oumar Barry, frère de Boubacar Barry, tué Wanindara dans la commune de Ratoma
  • Boubacar Barry était à la maison. Le mercredi, on était ensemble à la maison, parce qu’on nous a dit de rester à la maison, on n’accepte même qu’il sort  quand il y a un mouvement. Ce jour-là, on lui a même retiré sa moto. Il a garé sa moto à la maison et il est parti chercher à manger. On était à la maison lors qu’on est venu nous informer qu’on a tiré sur Boubacar Barry à Wanidara T5.  On s’est rendu sur les lieux et on a essayé de l’envoyer à l’hôpital, mais il est mort en cours de route. Boubacar Barry a été tué simplement parce que c’est un militant engagé du parti UFDG, parce qu’il a été ciblé. Des gens ont témoigné que dès que les gendarmes ont vu Boubacar Barry, qu’un d’entre eux a dit « c’est lui, il faut lui tiré dessus ». Donc, le monsieur est descendu du Pick-up et a tiré sur Boubacar Barry… Ce sont les gendarmes de l’ECO-5 de Wanindara, ce sont eux-mêmes qui ont saccagé la station Shell devant tout le monde.

    Nous réclamons justice ! Mais je ne me fais pas d’illusion. Depuis combien de temps, on réclame la justice sans que nous ne soyons entendus ?

    Ledjely

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