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Législatives au Bénin : un taux de participation de 27% selon la Cour constitutionnelle

Le calme était revenu jeudi soir à Cotonou pendant que la Cour constitutionnelle proclamait les résultats définitifs des élections législatives, après deux jours de violentes manifestations post-électorales. « Le taux de participation (…) est de 27,1% », a déclaré jeudi soir Joseph Djogbenou, le président de la Cour Constitutionnelle. Ce chiffre est plus élevé que les 23% précédemment évoqués par la Commission électorale dans les résultats préliminaires.

« Considérant des irrégularités et des perturbations (pendant le vote), elles ne sont toutefois pas de nature à compromettre la validité et la transparence du scrutin », a-t-il ajouté.

L’Union progressiste et le Bloc républicain, les deux partis proches du pouvoir qui s’affrontaient lors des législatives du 28 avril, totalisent respectivement 47 et 36 sièges, sur les 83 à pourvoir.

Des violences ont éclaté mercredi après midi, peu après l’annonce des résultats provisoires des élections de dimanche, marquées par une absence de l’opposition qui n’a pas été autorisée à présenter de candidats et par un important taux d’abstention.

Deux anciens chefs de l’État, Boni Yayi (2006-2016) et Nicephore Soglo (1991-1996), avaient appelé le président Patrice Talon a annuler ce scrutin, qu’ils qualifient de « coup d’État électoral ».

Rafales de tirs

Dès mercredi après-midi, des centaines de manifestants se sont réunis autour du domicile de Boni Yayi, dans le quartier de Cadjehoun, craignant que des policiers ne l’arrêtent.

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Des violences ont éclaté dans la soirée et une femme est morte des suites de ses blessures jeudi matin à l’hôpital de Cotonou.

Dans le nord du Bénin, à Kandi, un jeune homme a également été abattu par des tirs de l’armée mercredi soir. « Ils l’ont visé », a confié le père de la victime. « La balle est rentrée et ressortie, mon enfant est mort ».

Dans cette localité, des manifestants ont mis le feu à l’usine de coton, un secteur dans lequel le président Talon a fait fortune avant de se lancer en politique et dont la société contrôle désormais la totalité de la production dans le pays.

Jeudi, les violences ont repris dès la matinée et après des heures de face-à-face, les forces de l’ordre ont délogé par des tirs d’armes automatiques des centaines d’opposants dans le centre de Cotonou.
Les rafales ont été entendues dans le quartier de Cadjehoun et les manifestants, qui avaient dressé des barricades avec des pneus en feu ou des planches, ont été forcés de fuir.
L’armée et la police « ont fait une incursion brutale », a témoigné un proche de l’ex-président présent sur les lieux avec lui, qui a dénombré au moins trois morts.

« Attenter à la stabilité de l’État »

Le ministre de l’Intérieur avait reconnu sur Radio France Internationale (RFI) qu’il y avait eu « quelques actes qui sont allés contre la consigne donnée ». « Les sanctions les plus dures seront prises à l’endroit des forces de l’ordre qui sont passées outre la consigne donnée », a assuré Sacca Lafia.

Toutefois, quelques heures plus tard, l’armée et la police ont tiré des rafales en direction des manifestants, sans que l’on connaisse pour l’instant le nombre exact des victimes.

Après la séance de conseil des ministres qui s’est déroulée dans l’après-midi, le gouvernement béninois a tenu à souligner « le professionnalisme » des Forces de Défense et de Sécurité dans le maintien de « l’ordre public ».

« Les meneurs du mouvement ont clairement affiché leur intention d’attenter à la stabilité de l’État », a accusé le gouvernement dans un communiqué.

D’importants contingents de la police et de l’armée étaient toujours postés dans la capitale économique jeudi soir et bloquaient les accès autour de la résidence de l’ancien chef de l’État.

Les Nations unies ont dit « suivre de près la situation au Bénin », via leur porte-parole à New York, Stéphane Dujarric.

« Nous notons avec inquiétude les tensions et les troubles qui ont abouti à des destructions de propriétés et à une réponse lourde des forces de sécurité », a-t-il déclaré devant la presse, appelant les deux parties « au calme ».

Jeune Afrique

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