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KAPORO-RAIL : Koureissy Condé livre sa part de vérité

En Guinée, il est très fréquent que des acteurs publics notamment des leaders d’opinion fassent remonter l’origine de la singularité contestataire le long de l’Axe à l’affaire dite de Kaporo-rails. En fin 1997, à l’époque sous le régime du général Lansana Conté, l’Etat avait déguerpi des milliers de familles de ce quartier situé en contre-bas du plateau de Koloma. Une décision que les autorités d’alors expliquaient par le besoin de récupération d’un domaine de l’Etat, anarchiquement occupé. Mais en face, les victimes y avaient vu une décision politique du fait qu’il s’agissait, comme aujourd’hui encore, d’un fief de l’opposition. Quoi qu’il en soit, des familles entières avaient été ruinées. Beaucoup d’enfants en sont sortis avec des sentiments de frustration et d’amertume. Bref, dans une émission chez nos confrères de Lynx FM, Dr. Sekou Kouréissy Condé, a récemment soutenu la thèse selon laquelle la contestation qui caractérise aujourd’hui encore les jeunes des environs de la route Le Prince viendrait de là. Partant, il incriminait l’Etat. Mais le moins qu’on puisse dire, c’est que l’actuel ministre du Tourisme et de l’Hôtellerie n’a pas apprécié cette sortie de Kouréissy Condé. Intervenant via le téléphone, Thierno Ousmane Diallo, à l’époque de l’opposition, a subtilement dénoncé de la part de son interlocuteur une certaine incohérence, car rappelle-t-il, ce dernier était à l’époque ministre de la Sécurité. Et conséquemment comptable des agissements pour lesquels il incrimine aujourd’hui l’Etat. Alpha Ousmane Diallo était d’autant plus irrité qu’à l’en croire, de ce sombre épisode, il avait personnellement écopé d’un emprisonnement de cinq mois. Et cette mise en cause, le président de la Convention des acteurs non étatiques (CANEG) n’entend manifestement pas la laisser prospérer. Aussi, il est revenu dessus à l’occasion de sa dernière sortie médiatique.

Et voici ce qu’il en a dit :

  •  L’histoire de Hamdallaye, Bambeto, Cosa, Wanindara et Kabgelen est la conséquence du déguerpissement de Kaporo rails. A l’époque, l’actuel ministre du Tourisme, Thierno Ousmane Diallo, était le chef de quartier de Kaporo rails. A l’origine, le ministre de l’Habitat du moment, Alpha Ousmane Diallo, a constaté que le chef de quartier vendait des parcelles dans un domaine réservé de l’Etat  aux gens qu’il installait même en fonction de leurs  villages d’origine, il a posé le problème.  Thierno Ousmane Diallo, le chef de quartier de Kaporo rail, a été sommé de cesser ; mais il a continué.  L’accumulation des populations à base  villageoise et ethnique a continué.
  • Et lorsque le gouvernement a envisagé de déguerpir les lieux, beaucoup y avaient construit déjà. Les gens avaient beaucoup de bien là-bas. Il y a eu d’abord une psychologie, ensuite  une préparation de réaction de ces populations. On leur a dit,  ils  (gouvernement ndlr) viennent contre vous, donc préparez-vous.  Et l’auteur de ces fausses informations, n’est autre que  le chef de quartier d’alors. Il  leur a dit que  les forces militaires se préparent et que les occupants des domaines réservés  doivent se préparer à réagir.
  • Récemment, il est passé dans une émission de grande écoute pour dire que j’étais responsable de son arrestation et de sa détention pendant cinq mois. De telles contre-vérités en ce moment précis ne sont pas que seulement graves, mais effrayantes. Il a même affirmé gratuitement qu’ils ont enterré clandestinement vingt-cinq personnes. Ce sont des propos très graves. Je ne me rappelle pas qu’on ait une fois entendu qu’il était interdit d’enterrer un mort en Guinée. Répondre le présent par le passé est un acte de mauvaise foi. Les trois ans que j’ai fait à la tête du ministère de la Sécurité, je n’ai pas commandé même une seule balle, qu’il en soit informé. Si le ministre Koureissy Condé avait trainé des casseroles, les organisations de défense des droits de l’homme du monde entier et la presse internationale auraient signalé cela depuis longtemps. Il a fallu attendre plus de 20 ans, le 9 novembre dernier, pour que le ministre Thierno Ousmane Diallo se rappelle qu’ils ont enterré clandestinement vingt-cinq Guinéens. Ce n’est qu’en Guinée qu’on peut entendre de telles contre-vérités, c’est très grave.  Si ces allégations étaient fondées,  cela voudrait dire que des parents, des voisins, des Guinéens ont été tués en si grand nombre sans que personne ne réagisse, même la communauté internationale. C’est simplement dommage !

Ledjely

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