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Guinée : Un sergent-chef jugé pour vol à main armée, 15 ans de prison requis contre lui

Le procès du sergent-chef Abdoulaye Kamano s’est poursuivi ce lundi, 25 mars 2019, devant le tribunal criminel de Dixinn (délocalisé à la mairie de Ratoma). Cet agent du corps des conservateurs de la nature est poursuivi pour vol à main armée et détention illégale d’arme. Des faits pour lesquels le procureur Bakary Camara a requis 15 ans de réclusion criminelle à temps contre l’accusé, rapporte un journaliste de Guineematin.com qui a suivi cette audience.

Le sergent-chef Abdoulaye Kamano a été placé sous mandat de dépôt le 11 juillet 2016. Il est accusé de s’être introduit dans une concession (qui fait office d’habitation et de restaurant) où il a tenté de braquer les gens qui s’y trouvaient.

« Il détenait une arme automatique dont la provenance est encore floue. Tantôt il nous dit qu’il l’a volé lorsqu’il était en formation ; tantôt il dit que c’est à Kankan qu’il a eu cette arme ; tantôt il déclare qu’il l’a achetée quelque part », a indiqué le ministère public.

A l’ouverture de son procès, le sergent-chef Abdoulaye Kamano avait plaidé non coupable des faits de vol. Cependant, il avait reconnu avoir détenu une arme qu’il n’avait pas déclarée. « C’est vrai que je détenais une arme, mais je n’ai braqué personne. Je n’étais pas allé dans ce restaurant pour voler », a-t-il déclaré à la barre.

Selon la femme d’une des victimes présumées du sergent-chef Abdoulaye Kamano dans ce restaurant, l’accusé avait mis au respect son mari et un ami à ce dernier.

« C’était ma première fois de le voir chez nous. Quand il est entré dans le restaurant, il a sorti son arme. Il l’a braqué sur mon mari et son ami qui étaient à la terrasse. Mais, ils ont réussi à le maitriser. Quand ils l’ont ligoté, l’ami de mon mari (qui a fait le service militaire en France) a vérifié l’arme. Elle était vide… », a relaté madame Guissepé Gnalen, épouse de feu Polendoni Guissepé qui s’était constitué partie civile dans cette affaire.

Dans ses réquisitions, le ministère public a dit que l’accusé était bien allé dans ce restaurant pour voler. « Malheureusement, le sergent-chef Abdoulaye Kamano avait oublié que son arme n’était pas chargée… Et, malgré qu’il soit un militaire, il n’avait pas l’autorisation de porter cette arme qui a été saisie sur lui… Donc, aucune circonstance atténuante n’est possible pour cet accusé qui est de mauvaise foi.

Parce qu’il ne veut pas dire la vérité à votre tribunal… C’est pourquoi, le ministère public vous demande de retenir monsieur Abdoulaye Kamano dans les liens de la prévention… Et, pour la répression, vous le condamnerez à 15 ans de réclusion criminelle à temps », a requis le procureur Bakary Camara.

Pour sa part, l’avocat de la défense a plaidé en faveur de la libération de son client. « Dans cette affaire, le vol n’est pas établi. Il n’y a même pas eu une tentative de vol. Si monsieur Abdoulaye Kamano doit être condamné, c’est pour détention illégale d’arme. Mais vous comprendrez que dans l’histoire récente de la Guinée, des jeunes ont été formés pour le service militaire et abandonnés ensuite. C’est là où se trouve la responsabilité de l’Etat…

Donc nous demandons de larges circonstances atténuantes. Et, si vous devez nous condamner, nous vous prions de le faire au temps mis en prison », a dit le conseil du sergent-chef Abdoulaye Kamano.

Finalement, le tribunal a mis l’affaire en délibéré pour décision être rendue le 1er avril prochain.

Libreopinionguinee avec guineematin

 

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