Des milliers de pompiers manifestent à Paris : tensions avec la police

La manifestation a donné lieu à quelques confrontations entre les soldats du feu et les forces de l’ordre.

Des canons à eau pour calmer la hargne des soldats du feu… La scène est inhabituelle et un peu déconcertante. Mais ce mardi, des milliers de pompiers étaient déterminés à exprimer leur colère dans les rues de Paris, face aux forces de l’ordre chargées de contenir leur grande manifestation. Par endroits, la mobilisation a donné lieu à des affrontements et des blocages de circulation.

Parti peu après 14 heures de la place de la République, le cortège a d’abord défilé bruyamment – à coups de sifflet et sirènes – mais dans une ambiance bon enfant en direction de la place de la Nation.

Plusieurs dizaines d’entre eux ont toutefois rapidement dévié vers l’Assemblée nationale, où ils ont bloqué la circulation et enfumé les alentours du Palais Bourbon avec des fumigènes.

Face à cette « manifestation sauvage », les CRS ont fait usage des gaz lacrymogènes et canons à eau. Tout comme plus tôt, vers la place de la République, pour empêcher les tentatives de déviations de cortège.
Aux alentours de 18 heures, une partie des manifestants s’est ensuite retrouvée sur le périphérique parisien, provoquant de gros ralentissements de circulation au niveau de la Porte de Vincennes.
Selon les syndicats, le gros de la troupe, resté sur le parcours initial, était composé de 5 à 10 000 pompiers venus des quatre coins de la France. Tous avaient à cœur de dénoncer la dégradation de leurs conditions de travail, avec notamment une hausse des agressions et des tensions sur le terrain, mais aussi le manque de moyens et la menace qui pèse sur leur retraite à 57 ans. « Faire plus avec moins, bienvenue chez les pompiers », pouvait-on notamment lire sur une pancarte. « Stop au mépris du politique » ou « RIC », était-il également écrit sur d’autres, faisant penser aux revendications des Gilets jaunes – dont certains s’étaient d’ailleurs mêlés à la foule – avec des références au Référendum d’initiative citoyenne ou le manque d’écoute d’Emmanuel Macron.
Plusieurs élus en soutien
Plusieurs représentants politiques ont par ailleurs exprimé leur soutien aux soldats du feu, se rendant parfois à leurs côtés. « La répression dont ils sont l’objet, avec gaz et canons à eau, alors qu’ils ne font que revendiquer leurs droits est un non-sens », a notamment dénoncé la députée Mathilde Panot, venue les soutenir devant l’Assemblée avec plusieurs autres élus de la France insoumise.