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Cellou Dalein Diallo  veut réoccuper la rue à Conakry (par Dw.com)

Pour comprendre la brusque montée des appels à des journées « villes mortes » et autres manifestations de l’opposition à Conakry, il faut remonter au temps des batailles autour des accords politiques arrachés aux forceps par la coalition de l’opposition après la réélection d’Alpha Condé en 2015.

Depuis, lorsque l’Union des forces démocratiques de Guinée dont Cellou Dalein Diallo est le président appelle à manifester, les quartiers chauds de la banlieue nord de la capitale guinéenne sont immédiatement classés en zone rouge par le pouvoir. La mobilisation sur place est donc déjà forte, mais l’analyste politique Makanera Kaké met quand même en garde l’UFDG.

« Il faut éviter les revendications catégorielles parce que mon candidat n’est pas élu. C’est ton candidat à toi. Si tu réclames cela, on te laissera régler le problème », explique M. Kaké.

Les manifestations de rue et leur impact 

Selon l’opposition, les manifestations de rue ont un coût humain et matériel pour l’opposition. Chaque fois qu’il y a eu des manifestations, des citoyens ont été tués, des boutiques et magasins pillés.

Pour Soulay Thianguel, du bureau national de l’UFDG, les manifestations ne sont pas organisées de gaieté de coeur. En mai 2017, suite aux violences politiques, le gouvernement guinéen a annoncé une éventuelle indemnisation des commerçants victimes de pillage, pour un montant de 50 milliards de francs guinéens.

« Soit on décide d’aller à la manifestation pour montrer qu’on a pas abdiqué et que nous ne sommes pas prêts à nous laisser faire. Soit on croise les bras, et donc on laisse le pouvoir d’Alpha Condé continuer à restreindre les libertés, continuer à voler les voix du peuple qui sont concédées à des partis politiques etc », s’insurge Soulay Thianguel.

Les manifestations repétées de l’opposition guinéenne depuis 2010, suite à l’élection du président Alpha Condé, ont aussi fait fuir certains investisseurs du pays, explique Laye Oumar Koulibaly, expert en études de merché du groupe Guinée Busisness Merketing. « Aujourd’hui, les critères d’inivestissements en Guinée ne sont pas là. On investit dans un pays calme et où les institutions sont fortes et garantissent les investissements. Or, aujourd’hui, tout cela manque à la Guinée ».  

Pays riche mais…

La Guinée possède les deux tiers des réserves mondiales de bauxite, un minérai indispensable à l’industrie automobile. Le pays détient également l’une des mines de fer les plus importantes au monde : celle du Mont Nimba, estimée à plus d’1,5 milliard de tonne de fer. Mais les Guinéens ne bénéficient pas des richesses de leur pays.

Source : DW.COM

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