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Assassinat de Mme Fatou Boiro : de lourdes peines de prison requises contre Junior et Cie

Le dossier Mohamed Diallo, alias Junior, et ses coaccusés, poursuivis pour l’assassinat de madame Boiro et Paul Temple Cole, a entamé son dernier virage hier, lundi 31 décembre 2018, au tribunal criminel de Dixinn. L’audience a été consacrée aux réquisitions du ministère public et aux plaidoiries des avocats de la partie civile. De lourdes peines de prison pourraient tomber dans ce dossier avec dix huit personnes poursuivies.

Dans cette affaire, dix huit (18) personnes sont poursuivies pour association de malfaiteurs, vol à main armée, assassinat, tentative d’assassinat, détention illégale d’armes de guerre et de munitions, détention et consommation de chanvre indien, coups et blessures volontaires, recel et complicité. Sur les dix huit accusés, six (6) sont en fuite, et un est décédé.

Ce sont : Mohamed Sankhon, Elhadj Oumar Barry, Alpha Oumar Bah, Oumar Lamarana Diallo, Ibrahima Sory Bah, Lieutenant Colonel Amadou Bangoura, Capitaine Ibrahima Sidibé, Elhadj Ousmane Baldé, Mohamed Bangoura, Jean Dodo Onivogui, Mohamed Diallo dit Junior, Ibrahima Diogo Diallo, Alpha Keita, Djibril Diallo, Sansy le nigérian, Mamadou Lamarana Kanté, Thierno le Boucher et Maïga le Malien

Pendant plusieurs heures, les avocats des victimes ont expliqué les circonstances dans lesquelles leurs clients ont trouvé la mort et ont demandé à ce que les présumés coupables soient condamnés à la hauteur de leurs crimes tout en requérant le payement d’un franc symbolique.

L’un des avocats de la défense, maitre Salifou Béavogui, a cherché pendant ses plaidoiries à démontrer « qu’à la date du 9 novembre 2012, tous les mis en cause ont participé de près ou de loin à la commission des infractions pour lesquels ils sont poursuivis. Nous avons également démontré, avec preuves à l’appui, que Mohamed Diallo, alias Junior, était celui là qui participait activement en tant que complice à la réalisation de ces infractions et au delà il était le receleur. Donc, nous avons plaidé que ces personnes soient retenues dans les liens de la culpabilité. Et nous avons sollicité le franc symbolique parce que, ce procès, ce n’est pas un procès à connotation pécuniaire. Ce procès, c’est pour punir ceux qui ont arraché à l’affection non seulement de sa famille et mais également de l’Etat. Ce dossier n’a pas livré tous ses secrets, mais de toutes les façons, comme nous sommes en première instance, je pense que nous irons en Appel ».

Pour sa part, l’autre avocat de la partie civile, maitre Lancinet Sylla, a dit que des zones d’ombre existent toujours dans ce dossier. « Il y a des interrogations qui auraient dû trouver des réponses, mais qui restent encore posées. Un procès doit permettre à la manifestation de la vérité. Le droit de la victime est de savoir la vérité quelques soit les condamnations qui seront prononcées. On avait voulu que toutes les parties civiles soient entendues, parce qu’il y a de ces parties civiles qui ont fait des déclarations très troublantes. Nous avons donné la liste des témoins, mais ces témoins n’ont pas été entendus ».

Pour sa part, le procureur Daouda Diomandé, a expliqué dans ses réquisitions que toutes les preuves démontrent que ce double assassinat était prémédité et les accusés étaient des habitués des faits. Ainsi, monsieur Diomandé va demander au tribunal de retenir dans les liens de la culpabilité Lieutenant Colonel Amadou Bangoura et Mohamed Diallo, alias Junior, pour dix ans de réclusion criminelle à perpétuité et cinq ans de période de sûreté. Concernant Mohamed Sankon, Elhadj Oumar Barry, Ibrahima Sory Barry, Oumar Lamarana Diallo, Ousmane Baldé, Jean Dodo Onivogui, Elhadj Ibrahima Sow, Mamadou Fodé Touré, Ibrahima Diogo, le procureur va requérir vingt ans de réclusion criminelle et une période de sûreté de dix ans. Pour ce qui est de ceux qui sont en fuite : Alpha Keita, Djibril Diallo, Sansy le nigérian, Mamadou Lamarana Kanté, Thierno le Boucher et Maïga le Malien, le ministère public a requis 30 ans de réclusion criminelle et demande à la cour de décerner un mandat d’arrêt contre eux.

Ensuite, l’occasion devait être donnée aux avocats de la défense pour leurs plaidoiries. Mais, le juge a renvoyé le dossier à l’audience du 07 janvier 2019. Sans doute qu’ils feront leurs plaidoiries ce jour-là.

Ce renvoi n’a pas été du goût d’un des avocats de la défense. Maître Abou Camara n’a pas caché sa déception dans le traitement de ce dossier.

Libreopinionguinee avec guineematin

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