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Affaire Mme Boiro : le présumé chauffeur des « assassins » nie les faits

Les débats dans le procès sur le double assassinat de Mme Boiro et Paul Temple ont repris ce lundi devant le tribunal de première instance de Dixinn avec la suite de l’audition de Sankhon. Comme lors des précédentes audiences, le présumé cerveau des assassinats est resté scotché à la comparution du contrôleur général Mohamed Garé, ex-directeur général de la police et actuel gouverneur de la région de Kankan. Selon lui, tout ce dossier est une histoire montée par l’autorité administrative de Kankan. En réitérant la comparution du général Garé, l’accusé est resté dans la négation des faits.

A la suite de Sankhon, ça été le tour  d’Elhadj Oumar Barry d’être appelé à la barre. Cet autre accusé a également nié les faits. Dans les procès-verbaux versés au dossier, Elhadj Oumar Barry est présenté comme le chauffeur qui a conduit le groupe à Kipé où le double assassinat de Mme Boiro et Paul Temple Cole a été perpétré. C’est lui également qui aurait conduit la RAV 4 de Paul Temple Cole, après l’assassinat de celui-ci.  Dans les procès-verbaux de la police et du juge d’instruction, l’accusé reconnaît les faits.

Mais, à la barre, celui qui est surnommé El Oumar a tout rejeté en bloc. Même le sobriquet El Oumar, il ne l’a pas reconnu. Insistant à chaque fois qu’il se nomme El Hadj Oumar Barry. Selon lui, il n’a jamais participé à une quelconque attaque meurtrière. Il se dit marchand de profession et dit ne pas savoir conduire une voiture. « Ces PV ne sont pas ma version des faits. Je ne reconnais aucun d’eux », a-t-il dit en répondant à une question de ses avocats.

D’ailleurs, El Hadj Oumar Barry dit n’avoir jamais été soumis à l’interrogatoire d’un juge d’instruction. Il a affirmé que le seul juge d’instruction qu’il avait reçu à la maison s’était limité à lui demander s’il a un avocat. Sa réponse aurait été non. Après quoi, ce juge d’instruction lui avait posé une seconde question à savoir s’il avait besoin d’un avocat. « Je lui ai dit oui, mais je n’ai pas de moyen pour en avoir », a-t-il rapporté.

Pourtant, l’accusé reconnaît ses signatures apposées sur ces procès-verbaux. Mais, a-t-il dit, ces procès-verbaux ne lui ont jamais été soumis pour lecture.

Pour les avocats des héritiers de feue Mme Boiro et feu Paul Temple Cole, El Hadj Oumar Barry s’est inscrit dans la même stratégie de défense que Sankhon en niant systématiquement les faits. « Dites-nous qui vous a demandé d’assassiner Mme Boiro ? », a insisté Me Salifou Béavogui. «  Je ne suis pas un assassin, je n’ai jamais assassiné », a-t-il répondu.

Pour les avocats d’El Hadj Oumar Barry, leur client ne devrait plus être poursuivi par le tribunal vu qu’ « il n’a jamais été assisté par un avocat lors de l’enquête préliminaire, ainsi que devant le juge d’instruction ». En réplique, Me Salifou Béavogui a indiqué que c’est l’accusé qui s’est refusé un avocat quand il était devant le juge d’instruction.

Il faut signaler qu’après Sankhon et Barry, l’affaire a été renvoyée à huitaine pour la suite des débats.

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