Guerre en Ukraine: la Finlande et la Suède ont soumis leur demande d’adhésion à l’Otan

Au 84e jour de l’invasion russe en Ukraine, ce mercredi 18 mai, l’opération d’évacuation des derniers soldats ukrainiens retranchés dans la ville stratégique de Marioupol se poursuivait selon le président Volodymyr Zelensky qui n’a pas précisé leur nombre.
► Le site de la rédaction russe de RFI diffuse la radio publique ukrainienne (en langue ukrainienne) depuis la page d’accueil.
► A Marioupol, la « mission d’évacuation » des soldats encore à l’intérieur de l’aciérie Azovstal, dernier bastion de la résistance dans cette ville assiégée, « se poursuit », a affirmé, sans en préciser le nombre, le président ukrainien Volodymyr Zelensky sur son site internet. Moscou a annoncé mardi la reddition de 265 combattants ukrainiens dont 51 « grièvement blessés ».
► La justice ukrainienne ouvre mercredi son premier procès pour crime de guerre afin de juger un soldat russe accusé d’avoir abattu un civil non armé.
► Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a annoncé mardi le déploiement en Ukraine d’une équipe de 42 enquêteurs et experts, soit la plus importante mission en termes d’effectifs jamais envoyée sur le terrain, afin d’enquêter sur les crimes commis pendant l’invasion russe.
► La Finlande et la Suède ont déposé mercredi conjointement leurs candidatures à l’Otan, ont annoncé les deux pays nordiques.
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07h48 : Un gymnaste russe suspendu pour son soutien à l’invasion de l’Ukraine
Le gymnaste russe Ivan Kuliak a été suspendu par la Fédération internationale de gymnastique (FIG) pour avoir exprimé de manière ostentatoire son soutien à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, a annoncé la fondation éthique de la FIG sur son site internet. Lors d’une épreuve de Coupe du monde de gymnastique artistique de Doha début mars, au début du conflit armé en Ukraine, Ivan Kuliak, troisième de l’épreuve de barres parallèles, était monté sur le podium au côté du vainqueur ukrainien Illia Kovtun avec un maillot portant la lettre « Z » à la place du drapeau de son pays. Présente sur certains des chars et véhicules russes en Ukraine, cette lettre est devenue un symbole de soutien à l’invasion.
« M. Kuliak n’est pas autorisé à participer à quelque compétition que ce soit organisée sous l’égide de la FIG ou d’un de ses membres affiliés pendant un an à compter de la date de la décision », a déclaré la fondation éthique dans un communiqué publié mardi.
Kuliak dispose de 21 jours pour faire appel. Il doit en outre rendre sa médaille de bronze et la somme d’argent correspondant à cette médaille (500 euros). En réaction à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, la FIG a depuis décidé de bannir Russes et Biélorusses de toute compétition.
07h24 : Plus de 100 000 engins explosifs neutralisés depuis le début de la guerre, selon le service d’urgence de l’État
Rien que pour la journée de mardi, le service d’urgence de l’État affirme avoir neutralisé 685 engins explosifs après l’inspection d’une zone de 195 hectares. « Depuis le début de l’invasion militaire russe, 110 593 engins explosifs ont été neutralisés, dont 1 975 bombes aériennes », avance les services d’urgence ukrainiens sur leur compte Twitter.
06h48 : La Suède et la Finlande déposent leur demande d’adhésion à l’Otan
La Finlande et la Suède ont formellement transmis mercredi leur demande d’adhésion à l’Otan au siège de l’alliance à Bruxelles au secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg ce matin. « J’accueille chaleureusement les demandes d’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’Otan », a déclaré le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg après avoir reçu les lettres de candidature des ambassadeurs des deux pays nordiques. « C’est un moment historique à un moment critique pour notre sécurité. Nous espérons conclure rapidement », a-t-il ajouté.
Le Parlement finlandais a ouvert mardi par un vote massif la voie à cette candidature, dans la foulée de l’annonce officielle la veille par la Suède de la sienne. La ratification de cette demande d’adhésion par les Parlements des pays membres de l’Alliance devrait prendre jusqu’à un an, selon des diplomates. Les deux pays nordiques ont aussi parlé de « jour historique ».
Alors que Vladimir Poutine a semblé mettre la sourdine lundi sur les menaces russes de représailles à une adhésion suédo-finlandaise, le principal obstacle semble désormais venir de l’intérieur de l’alliance : la Turquie, dont la ratification est impérative comme celle de chacun des 30 membres de l’Otan, a réaffirmé lundi son hostilité à l’entrée de la Suède et de la Finlande.
06h18 : La reddition des combattants ukrainiens d’Azovstal provoque « l’indignation » de l’opinion russe
Pourquoi la Russie a-t-elle accepté une reddition conditionnelle des défenseurs d’Azovstal ? Peut-être pour accélérer sa capacité à déclarer le contrôle total sur Marioupol et à détourner les critiques concernant l’échec du passager de la rivière Seversky Donets et la lenteur générale de l’invasion, estime l’Institute for the study of war (ISW) dans son rapport quotidien.
Il note par ailleurs que « l’annonce de la reddition des derniers défenseurs d’Azovstal a suscité l’indignation des réseaux sociaux russes, plutôt que la célébration de la capitulation totale de Marioupol à laquelle s’attendait probablement le Kremlin ». Le think tank américain évoque notamment certaines chaînes Telegram qui ont « ridiculisé le ministère de la Défense » pour avoir « négocié avec des « terroristes » et des « nazis » ukrainiens », disent-ils. « Le public russe est probablement mécontent de l’accord de reddition car il s’attendait à ce que les forces russes détruisent les défenseurs ukrainiens à Azovstal. (…) Certains Russes peuvent avoir du mal à concilier les messages triomphants avec les négociations abruptes menant à une reddition négociée. »
Au Parlement russe également, des voix se sont élevées pour dénoncer cet accord visiblement négocié, explique l’ISW : « Certains membres de la Douma ont demandé des lois interdisant l’échange de prisonniers contre des personnes accusées de « nazisme ». Le président de la Douma, Viatcheslav Volodine, a déclaré que les défenseurs de Marioupol devaient être accusés de crimes de guerre et ne pouvaient pas être échangés contre des prisonniers de guerre russes. »
05h49 : Le ministère de la Défense britannique souligne « les problèmes de ressources » de la Russie
Pour vaincre la résistance à Marioupol, la Russe a fait notamment appel à « plusieurs milliers » de combattants tchétchènes, estime le ministère de la Défense britannique dans son rapport quotidien. « Ces forces sont probablement constituées de volontaires et d’unités de la Garde nationale, qui se consacrent habituellement à assurer le règne du chef de la République tchétchène, Ramzan Kadyrov », précise l’analyse.
Le rapport qui s’appuie sur des informations des renseignements souligne que le président Kadyrov « exerce probablement une surveillance personnelle étroite de ce déploiement, tandis que son cousin Adam Delimkhanov a probablement agi en tant que commandant tchétchène sur le terrain à Marioupol ».
Le ministère de la Défense britannique conclut : « Le déploiement au combat d’un personnel aussi disparate témoigne des importants problèmes de ressources de la Russie en Ukraine et contribue probablement à la désunion du commandement qui continue d’entraver les opérations de la Russie. »
05h33 : Volodymyr Zelensky, star de la cérémonie d’ouverture du Festival de Cannes

Il nous faut un nouveau Chaplin qui prouvera que le cinéma n’est pas muet» face à la guerre.
Le Festival de Cannes a donné d’emblée une tonalité politique à sa 75e édition en offrant une tribune, depuis Kiev, au président ukrainien Volodymyr Zelensky.
L’apparition surprise du visage du président ukrainien, en treillis, sur l’écran du Palais des Festivals, a été suivie d’une longue ovation par le gratin du cinéma mondial, réuni pour la cérémonie d’ouverture d’un festival qui a promis que la guerre serait « dans tous les esprits ».
« Nous allons continuer de nous battre, nous n’avons pas d’autre choix (…) Je suis persuadé que le +dictateur+ va perdre », a poursuivi Volodymyr Zelensky, en référence au président russe Vladimir Poutine et au film de Charlie Chaplin, qu’il a cité à plusieurs reprises. « Je dis à tous ceux qui m’entendent : ne désespérez pas, la haine finira par disparaître et les dictateurs mourront. Nous devons gagner cette victoire et nous avons besoin de cinéma qui assura que cette fin soit, chaque fois, du côté de la liberté », a-t-il encore lancé.
05h16 : Le point sur la situation sur le terrain
- Huit personnes sont mortes et douze ont été blessées dans un bombardement russe sur Desna, un village situé à une soixantaine de kilomètres au nord de Kiev connu pour abriter un grand camp d’entraînement militaire, d’après les secours locaux.
- Une autre attaque russe a touché mardi matin une base militaire ukrainienne dans la région de Lviv, située à seulement 15 kilomètres de la frontière avec la Pologne, à l’ouest du pays, selon Maxim Kozitsky, le gouverneur de la région.
- L’est du pays reste toutefois l’objectif prioritaire des troupes russes depuis leur retrait des environs de la capitale ukrainienne fin mars. Selon le ministre ukrainien de la Défense Oleksiï Reznikov, « les principaux efforts du Kremlin se concentrent sur les tentatives d’encercler et de détruire le regroupement des forces armées ukrainiennes dans les régions de Donetsk et de Louhansk », partiellement aux mains de séparatistes prorusses. Sept civils ont été tués « par les Russes » et six autres blessés dans la région de Donetsk, a affirmé sur Telegram son gouverneur, Pavlo Kyrylenko. Dans la région de Louhansk, les forces russes tentent une percée près de Popasna et en direction de Sievierodonetsk, l’une des grandes villes de la région sous contrôle ukrainien, a indiqué son gouverneur Serhyi Gaïdaï en faisant état de « l’intensification des bombardements sur la population civile ».
04h49 : Le premier procès pour « crime de guerre » depuis le début de la guerre s’ouvre à Kiev mercredi
La justice ukrainienne entame mercredi son premier procès pour crime de guerre depuis l’entrée des troupes de Moscou sur son territoire. Vadim Chichimarine, 21 ans, comparaîtra à partir de 14h00 (11h00 TU) devant le tribunal de district Solomiansky à Kiev, où il devra s’expliquer sur la mort d’un homme de 62 ans, le 28 février dans le nord-est de l’Ukraine. Le soldat russe est accusé d’avoir abattu ce civil alors qu’il n’était pas armé. Inculpé de crime de guerre et meurtre avec préméditation, le militaire, originaire d’Irkoutsk en Sibérie, encourt la prison à perpétuité.
Le procès, qui devrait être rapidement suivi par plusieurs autres, aura valeur de test pour le système judiciaire ukrainien, au moment où les institutions internationales mènent aussi leurs propres enquêtes sur les exactions commises par les troupes russes dans ce pays.
La procureure générale d’Ukraine Iryna Venediktova a, dans une série de messages sur Twitter, souligné l’enjeu du dossier pour son pays. « Nous avons ouvert plus de 11 000 enquêtes pour crimes de guerre et arrêté 40 suspects », a-t-elle rappelé. En attendant qu’ils arrivent devant les tribunaux, « avec ce premier procès, nous envoyons un signal clair : aucun bourreau, aucune personne ayant ordonné ou aidé à commettre des crimes en Ukraine n’échappera à la justice. »
À la Haye, le procureur de la Cour pénale internationale, Karim Khan, a annoncé mardi le déploiement en Ukraine d’une équipe de 42 enquêteurs et experts, soit la plus importante mission en termes d’effectifs jamais envoyée sur le terrain, afin de faire la lumière sur les crimes commis pendant l’invasion russe. Et les États-Unis ont annoncé la création d’un « observatoire du conflit », doté initialement de six millions de dollars, pour « recueillir, analyser et partager largement les preuves des crimes de guerre » qu’ils imputent à la Russie en Ukraine.
Preuve de la détermination ukrainienne à ne pas perdre de temps: deux militaires russes devraient être jugés à partir de jeudi pour avoir tiré des roquettes sur des infrastructures civiles dans la région de Kharkiv, la deuxième ville du pays, dans le nord-est.
04h20 : « La mission d’évacuation » des soldats ukrainiens retranchés à Azovstal continue

À Marioupol, « la mission d’évacuation » des soldats encore à l’intérieur de l’aciérie Azovstal « se poursuit », a affirmé, sans en préciser le nombre, le président ukrainien Volodymyr Zelensky sur son site internet.
Dans sa vidéo quotidienne, Volodymyr Zelensky revient sur la conversation téléphonique qu’il a eue avec le président français Emmanuel Macron, mardi. « Nous avons discuté du processus de négociation avec la Russie et de l’évacuation de nos héros d’Azovstal. La mission d’évacuation continue, elle est supervisée par nos militaires et nos services de renseignement. Les médiateurs internationaux les plus influents sont impliqués », explique le président ukrainien.
Moscou a annoncé mardi la reddition de 265 combattants ukrainiens dont 51 « grièvement blessés », qui s’étaient rabattus sur cet immense complexe sidérurgique, dernier bastion de la résistance dans cette ville ravagée par les attaques russes. L’Ukraine avait assuré la semaine dernière que plus de 1 000 soldats ukrainiens, dont 600 blessés, s’y trouvaient.
« Ces héros ukrainiens » qui ont « rempli leur mission » seront échangés contre des prisonniers russes pour leur permettre de rentrer au pays « le plus rapidement possible », a de son côté déclaré le ministère ukrainien de la Défense, confirmant indirectement que ces hommes sont bien aux mains des Russes.
« Nous avons pris la décision de ne pas faire de commentaires tant que l’opération est en cours », a précisé de son côté son conseiller, Oleksiï Arestovich, à un média ukrainien.
Libreopinionguinee avec RFI