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Bah Oury sur les Manifs religieuses : « les questions religieuses doivent être traitées avec pédagogie »

Après l’annonce du secrétariat général aux affaires religieuses interdisant les prières nocturnes collectives pendant les 10 derniers jours du mois saint de ramadan, des jeunes ont manifesté dans plusieurs localités du pays.

Selon l’homme politique Bah Oury, président de l’UDRG, des sujets liés à la religion devraient bien être étudiés avant toute prise de décision pour éviter des frustrations.

Il estime que ces manifestations sont le résultat du manque de confiance entre les citoyens et les autorités guinéennes, qui prennent des décisions à la hâte sans penser aux conséquences que celles-ci pourraient provoquer.

Il l’a dit au cours d’un entretien accordé à la rédaction de Mosaiqueguinee.com, ce mercredi 05 mai 2021

«Ces manifestations indiquent plusieurs choses à la fois. Premièrement, les questions religieuses doivent être traitées avec pédagogie et avec une volonté de convaincre les citoyens sur le bien fait d’une position. Il ne s’agit pas d’aller avec des interdictions, mais il faut aller avec la persuasion. Les autorités guinéennes ont l’habitude d’agir par la force, par l’ordre, elles considèrent les citoyens comme des petits soldats, alors que ce sont des citoyens d’abord. Ils sont libres de conscience et qui réfléchissent, qu’ils ne veulent pas être, dans une certaine mesure, agressés dans leur croyance les plus intimes. Il fallait appeler à leur compréhension et non pas commencer par les interdictions. Ça c’est une faute politique, c’est une faute d’habitude qui prouve que l’écoute et la concertation ne sont pas l’apanage de la plupart des autorités guinéennes. Deuxièmement, les citoyens sont fatigués, les citoyens sont en colère. Ils sont en colère avec un pouvoir qui agit avec partialité par rapport à ses attitudes et à ses interdictions. Ils voient que les choses ne sont pas faites dans le sens d’une équité et c’est la raison pour laquelle la révolte est compréhensible. Et lorsqu’on parle de religiosité, on amène des interdictions. Certains de nos compatriotes ne comprennent pas cela, parce qu’ils considèrent que cela va au-delà de la responsabilité d’un gouvernement. La troisième chose, les citoyens ont perdu confiance au pouvoir politique. Tout prétexte est bon pour exprimer sa colère, pour exprimer sa frustration et ceci n’est que le commencement de vastes chambardements qui nous attendent dans les semaines et mois à venir», a-t-il prévenu.

Libreopinionguinee@gmail.com avec mosaiqueguinee

 

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