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Reprise de voyage aérien: la mise en garde de l’OMS aux pays africains

A l’instar d’autres pays africains, la Guinée est en passe de rouvrir son transport aérien. La question a été évoquée au cours du Conseil des ministres, ce 2 juillet 2020. Le président de la République instruit au ministre des Transports d’élaborer un schéma de reprise des vols commerciaux et d’une reprise progressive du trafic aérien.

«Alors que les pays africains commencent à rouvrir leurs frontières et leurs espaces aériens, il est crucial que les gouvernements prennent des mesures efficaces pour atténuer le risque d’une recrudescence des infections due à la reprise des vols commerciaux et des opérations aéroportuaires», souligne l’OMS dans un communiqué ce jeudi 2 juillet 2020.

De nombreux gouvernements africains ont mis en place des mesures de confinement et de restriction des voyages dès les premiers jours de la pandémie de Covid-19. «Dans la région africaine de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 36 pays ont fermé leurs frontières aux voyages internationaux, huit ont suspendu les vols en provenance de pays à forte transmission de COVID-19 et d’autres ont imposé des restrictions partielles ou nulles. Jusqu’à présent, le Cameroun, la Guinée équatoriale, la Tanzanie et la Zambie ont repris leurs vols commerciaux. La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, qui compte 15 membres, devrait ouvrir son espace aérien le 21 juillet».

Si l’ouverture des frontières est essentielle à la libre circulation des biens et des personnes, «une première analyse de l’OMS a montré que les mesures de verrouillage et de santé publique réduisaient la propagation de COVID-19. Même avec des restrictions aux frontières, des cas importés ont parfois ramené COVID-19 dans des pays qui n’avaient pas signalé de cas depuis longtemps. Par exemple, les Seychelles n’avaient plus de cas transmis localement depuis le 6 avril 2020, mais la semaine dernière, 66 nouveaux cas – tous membres d’équipage d’un navire de pêche international ont été enregistrés».

« Le transport aérien est vital pour la santé économique des pays », a déclaré le Dr Matshidiso Moeti, directeur régional de l’OMS pour l’Afrique. « Mais alors que nous reprenons les airs, nous ne pouvons pas baisser notre garde. Notre nouvelle normalité exige encore des mesures strictes pour endiguer la propagation de COVID-19 ».

Avant toute reprise des voyages aériens internationaux, «l’Oms recommande aux pays d’évaluer la situation épidémiologique afin de déterminer si le maintien des restrictions l’emporte sur les coûts économiques de la réouverture des frontières si, par exemple, la transmission du virus est généralisée. Il est également crucial de déterminer si le système de santé peut faire face à une hausse des cas importés et si le système de surveillance et de recherche des contacts peut détecter et suivre les cas de manière fiable».

Pour éviter une propagation de l’épidémie, l’Oms signale qu’ «un contrôle complet des entrées et des sorties devrait être envisagé sur la base d’une évaluation des risques et d’une analyse coûts-avantages, et dans le cadre de la stratégie nationale de réponse globale. Ce contrôle peut cibler en priorité les vols directs en provenance de zones à transmission communautaire. En outre, le respect des mesures préventives telles que l’hygiène personnelle, l’étiquette de la toux, l’éloignement physique reste crucial. Les passagers doivent être enregistrés et suivis, et s’ils développent des symptômes, il faut leur conseiller d’en informer les autorités sanitaires».

par contre, l’ouverture des voies aériennes «facilitera la livraison de fournitures essentielles telles que des kits de dépistage, des équipements de protection individuelle et d’autres produits sanitaires essentiels dans les régions qui en ont le plus besoin. Cela permettra également de s’assurer que les experts, qui peuvent soutenir la réponse, puissent enfin se rendre sur le terrain et travailler ».

selon l’Association internationale du transport aérien, les compagnies africaines pourraient perdre 6 milliards de dollars de revenus passagers par rapport à 2019 et les pertes d’emplois dans l’aviation et les industries connexes pourraient atteindre 3,1 millions, soit la moitié des 6,2 millions d’emplois liés à l’aviation dans la région. Et dans le pire des cas, le trafic aérien international en Afrique pourrait connaître une baisse de 69 % de la capacité du trafic international et de 59 % de la capacité intérieure, selon une analyse de l’Organisation de l’aviation civile internationale.

Avec Guinee360

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