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Macron achève une visite intense en Inde, entre stratégie, commerce et énergie

La visite d’Etat en Inde du président français s’est achevée ce lundi 12 mars par la descente du Gange à Varanasi, lieu sacré de l’hindouisme. Trois jours intenses, car en plus d’un programme chargé sur le plan bilatéral, Emmanuel Macron a coprésidé avec son hôte Narendra Modi le sommet de l’Alliance solaire internationale (Asi). Les deux hommes ont multiplié les gestes et déclarations d’amitié, alors que le président français a l’ambition de faire de la France la « porte d’entrée » du géant d’Asie du Sud en Europe.

Avec notre envoyée spéciale à Varanasi,  Mounia Daoudi

Les relations franco-indiennes n’ont jamais été aussi bonnes, aussi chaleureuses, si l’on se réfère aux accolades et aux nombreux gestes d’amitié entre Emmanuel Macron et Narendra Modi. Mais cette visite a surtout été l’occasion de renforcer le partenariat stratégique entre les deux pays, dont on fête cette année les vingt ans.

Les engagements passés ont ainsi été confirmés, notamment dans le secteur de la défense, mais d’autres nouveaux ont été conclus. C’est le cas notamment de l’accord de coopération logistique dans l’océan Indien qui va permettre aux forces armées indiennes d’accéder aux bases maritimes françaises, par exemple à Djibouti ou à La Réunion.

Un avertissement à la Chine dont le déploiement dans cette région n’est pas sans inquiéter l’Inde. Emmanuel Macron a d’ailleurs rappelé à plusieurs reprises qu’aucune hégémonie dans cette région n’était tolérable.

13 milliards d’euros de contrats

Cette visite a également permis aux entreprises françaises de signer quelques contrats. Même si à l’Elysée, on affirme que la France n’est pas venue en Inde dans une logique de compteurs – comprenez que le président n’est pas venu jouer les VRP pour les entreprises françaises -, les 13 milliards d’euros de contrats commerciaux, signés, sont un motif de satisfaction certain. 13 milliards, c’est plus de deux fois et demie le montant des exportations vers l’Inde en 2017.

Et c’est le groupe Safran qui a remporté le gros lot avec un contrat de 12 milliards pour la vente et la maintenance de moteurs d’avions de la compagnie aérienne SpiceJet. Autre gagnant, Alstom qui a annoncé la signature de trois nouveaux projets ferroviaires pour près de 75 millions d’euros.

En revanche, toujours pas de contrats fermes pour la construction à Jaitapur, dans le Sud, de six EPR. Un contrat en négociation depuis près de 10 ans qui rencontre une vive opposition. Mais les choses avancent : un accord a été signé, celui qui porte sur le schéma industriel, et Paris espère conclure le dossier avant la fin de l’année.

Engagement fort pour l’énergie verte

Enfin, il a beaucoup été question d’énergie au cours de cette visite. Encore ce lundi matin, puisque Emmanuel Macron a inauguré une centrale solaire à Mirzapur dans l’Uttar Pradesh, l’Etat le plus peuplé d’Inde. Une centrale de 100 gigawatts construite par le groupe français Engie.

Mais surtout, dimanche, le président français a inauguré avec le Premier ministre indien le premier sommet de l’Alliance solaire internationale, une initiative à l’origine indienne et qui est portée par les deux pays au nom du principe de justice climatique si cher au président français. L’objectif de l’alliance est en effet de donner accès à l’énergie aux pays les plus pauvres, seul moyen d’accélérer leur développement.

Emmanuel Macron a annoncé que la France, qui a déjà débloqué 300 millions d’euros au cours des deux dernières années pour des projets solaires, va porter cette somme à un milliard d’ici 2022.

Un programme chargé, mais avec quelques moments de détente puisque Emmanuel Macron a pu se rendre en visite privée au Taj Mahal à Agra. Et ce lundi matin, il s’est rendu à Bénarès, la ville sainte de l’hindouisme, avec à la clé une mini-croisière sur le Gange.

RFI

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