Me Sidiki Bérété tape sur Aly Touré et le CNRD : « moi je l’appelle procureur roi. Que Dieu sauve la Guinée. Ce n’est plus une transition, c’est de la séquestration »

Le pool d’avocats de l’ancien premier ministre Kassory Fofana et certains ministres du dernier gouvernement d’Alpha Condé était hier face à la presse pour dénoncer les violations des règles de procédures du procureur spécial de la CRIEF qui poursuit l’ancien premier ministre et Cie des faits présumés de détournements de deniers publics, corruption, de blanchissement d’argent, de trafic d’influence entre autres.
Me Sidiki Bérété, avocat de Docteur Mohamed Diané, ex ministre des affaires présidentielles et de la défense nationale a démonté en pièces la procédure de flagrance engagée par le procureur spécial de la CRIEF qu’il qualifie de « procureur roi » au service du CNRD.
« Le procureur, vous l’appeler procureur spécial, moi je l’appelle procureur roi désormais au service des hommes du 05 septembre. C’est extrêmement grave pour la dignité de nos clients. Avec votre permission, c’est ce que Aly Touré a signé et m’adressé et la lettre là va le suivre de partout (…). Il écrit : Me, j’ai l’honneur de porter à votre connaissance que dans la procédure suivie contre Mohamed Diané dont vous êtes le conseil, initialement orientée en flagrant délit. Lui-même, il reconnait. Il a posé le procès verbal et comparution en flagrance. A partir de l’instant T, la date de programmation n’est plus nécessaire, la juridiction de jugement est saisie. Avec l’aveu suicidaire de monsieur le procureur roi qu’on qualifie de procureur spécial, il continue : le parquet a finalement saisi la chambre d’instruction conformément aux dispositions de l’article 462, alinéa 2. Comment vous pouvez saisir une juridiction de jugement et ramener vous-même ? C’est comme s’il prenait un réquisitoire introductif et va chez le juge d’instruction, donne moi encore je vais envoyer ailleurs. Je crois que la voie d’option là est irréversible (…) », a longuement expliqué Me Sidiki Bérété avant de pointer du doigt « l’amateurisme » d’Aly Touré et surtout de tirer à boulet rouge sur le CNRD.
« Ces violations sont tellement intolérables quand vous voyez l’article 771 sur la corruption des agents publics. Il puni d’emprisonnement de 3 à 10 ans ou d’une amende de 5 à 10 millions de Gnf ou l’une des deux peines seulement. A partir du moment où la condamnation dépasse 5 ans de prison, nous ne sommes plus au correctionnel, c’est criminel. Et en matière d’infractions criminelles, l’information est obligatoire. Donc, c’est de l’amateurisme total. Sa seule mission était de les placer sous mandat de dépôt. C’était le 06 avril, à 13 heures nous sommes venus avec nos clients. Et quand il a décidé de les placer sous mandat, j’ai fait valoir l’article 461. J’ai dit, si vous décidez ainsi, l’individu ayant comparu en flagrance doit être traduit sur le champ. C’est ce que la loi demande. Allons-y maintenant à l’audience, les robes sont là. Quand on dit non, c’est l’audience de lendemain, ça, c’est l’exception. Le principe d’abord, quand vous décidez de prendre quelqu’un en flagrance et vous placez l’individu sous mandat de dépôt, vous le traduisez sur le champ (article 461). Les magistrats là ont prouvé qu’ils sont au service des hommes du coup d’État qui n’ont aucune base légale (…). Que Dieu sauve la Guinée. Ce n’est plus une transition, c’est de la séquestration. Et au même moment, on est au palais pour tenter une réconciliation maquillée. Qu’Allah sauve la Guinée », a-t-il conclu.
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