Guerre en Ukraine: le pays se prépare à de violents combats dans l’Est

Au 43e jour de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, ce 7 avril, suivez les dernières informations en direct. L’est de l’Ukraine est désormais la cible prioritaire du Kremlin. La population civile a été appelée à fuir les combats qui s’annoncent, en dépit de nouvelles sanctions américaines « dévastatrices » contre la Russie.
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Les points essentiels :
► Ce mercredi, Kiev appelle sa population civile à quitter l’est du pays face à la menace imminente d’une offensive russe. Severodonetsk, la ville la plus à l’Est tenue par l’armée ukrainienne, a été la cible de bombardements soutenus.
► Les États-Unis ont annoncé mercredi sanctionner les grandes banques russes Sberbank et Alfa Bank et les deux filles de Vladimir Poutine à la suite de la découverte de nombreux corps de civils dans plusieurs villes proches de Kiev. Les Européens, quant à eux, sont toujours en discussions pour déterminer une nouvelle batterie de sanctions, visant notamment le secteur de l’énergie.
► Dans les alentours de Kiev, dont l’armée russe s’est retirée, les craintes de nouvelles découvertes macabres se multiplient après le massacre de Boutcha. De nouveaux signalements ont émergé d’Ukraine selon lesquels plusieurs localités ont connu pire.
► Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’est exprimé mardi devant le Conseil de sécurité de l’ONU. Il a demandé que la Russie soit « tenue responsable ». La Russie nie « catégoriquement » toute implication dans ces exactions.
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10h55 : Zelensky exhorte la Grèce à « exercer son influence » au sein de l’UE pour aider Marioupol
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a exhorté ce jeudi la Grèce à « utiliser son influence » en tant que membre de l’Union européenne pour aider Marioupol, ville « presque détruite » par les forces russes, lors d’un discours télévisé en direct devant le Parlement grec. « Marioupol a besoin d’un soutien imminent », notamment par l’aide humanitaire, « les Russes l’attaquent avec des forces terrestres, aériennes et maritimes (…) mais avec le soutien de la Grèce, nous allons gagner », a affirmé le président ukrainien invité à parler devant le Parlement par le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis.
10h45 : Un avion russe admis en Hongrie pour livrer du combustible nucléaire
Un premier avion transportant du combustible nucléaire en provenance de Russie est arrivé en Hongrie, cette source d’énergie faisant exception au régime de sanctions, indique le ministre hongrois des Affaires étrangères. « Nous avons pu faire atterrir pour la première fois mercredi un avion russe transportant des combustibles nucléaires et ayant traversé la Biélorussie, la Pologne et la Slovaquie », a indiqué sur Facebook Peter Szijjarto. « Jusqu’à présent, le transport s’effectuait par voie ferrée en Ukraine, mais en raison de la guerre, c’est désormais impossible », a-t-il ajouté. « L’énergie nucléaire fait exception au régime de sanctions de l’Union européenne (UE) » visant Moscou et adopté suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, a précisé le ministre de ce pays membre de l’UE et de l’Otan.
10h20 : L’Allemagne aurait intercepté des communications russes sur les civils tués à Boutcha
Les services de renseignement allemands ont intercepté des communications radio de militaires russes échangeant sur la mort de civils dans la ville ukrainienne de Boutcha, rapporte le journal Der Spiegel. Le magazine précise que le BND, l’agence de renseignement extérieure allemande, a présenté ces éléments au Bundestag mercredi, sans dire d’où il tient cette information.
D’après Der Spiegel, les communications interceptées font possiblement référence à certains des corps de civils retrouvés dans les rues de Boutcha après le retrait des forces russes la semaine dernière. Dans l’une d’elles, un soldat russe dit avoir abattu un Ukrainien qui circulait à vélo. Le corps d’un homme a bien été retrouvé à côté de sa bicyclette.
Selon le Spiegel, le BND dispose d’autres enregistrements qui laissent penser que des évènements similaires se sont produits dans d’autres villes ukrainiennes. Un porte-parole du gouvernement allemand n’a pas souhaité faire de commentaire sur l’article du Spiegel.
09h55 : Les séparatistes prorusses admettent encore combattre des milliers d’Ukrainiens à Marioupol
Les séparatistes prorusses de l’est de l’Ukraine ont admis combattre des milliers d’Ukrainiens, dont des civils ayant pris les armes, dans la ville assiégée de Marioupol. Les combats se concentrent sur le site d’une vaste usine sidérurgique, Azovstal, et dans le port, selon Edouard Bassourine, représentant des forces séparatistes de Donetsk. « Nous pensons qu’il reste environ 3 000 ou 3 500 (militaires adverses), mais il faut aussi tenir compte du fait que parmi les habitants de Marioupol, certains ont pris les armes, et donc le nombre peut être bien plus important », a-t-il déclaré, selon plusieurs médias d’État russes.
09h40 : « Dernière chance » pour les civils d’évacuer l’est de l’Ukraine, selon les autorités locales
Les jours à venir seront pour les civils de l’est de l’Ukraine « la dernière chance » d’évacuer la région, ont averti jeudi les autorités locales sur fond de crainte d’une offensive majeure de l’armée russe. « Les prochains jours sont peut-être la dernière chance pour partir. Toutes les villes libres de la région de Lougansk sont sous le feu ennemi », a averti sur Facebook son gouverneur, Serguiï Gaïdaï, indiquant que les Russes « étaient en train de couper toutes les voies possibles de sortie ».
08h35 : Kiev accuse la Hongrie d’« aider Poutine » dans la guerre contre l’Ukraine
Kiev accuse la Hongrie d’« aider Poutine » dans la guerre contre l’Ukraine, au lendemain de déclarations de Viktor Orban se disant prêt à acheter du gaz russe en roubles, à rebours des autres pays de l’Union européenne. « Budapest est passé à l’étape suivante : aider Poutine à continuer son agression contre l’Ukraine », a fustigé dans un communiqué le porte-parole du ministère ukrainien des Affaires étrangères, Oleg Nikolenko, estimant que la Hongrie « détruisait l’unité de l’UE » avec cette position.
► À lire aussi : Guerre en Ukraine: Viktor Orbán se pose en médiateur avec la Russie
08h15 : L’ambassadeur de Russie en France convoqué par le Quai d’Orsay
L’ambassadeur de Russie en France a été convoqué ce jeudi matin au Quai d’Orsay, annonce le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, sur Twitter. « Face à l’indécence et la provocation de la communication de l’ambassade de Russie en France sur les exactions de Boutcha, j’ai décidé la convocation au Quai d’Orsay ce matin de l’Ambassadeur de Russie », écrit le ministre. « Nous continuerons à lutter contre toutes les manipulations russes de l’information sur la guerre en Ukraine », poursuit-il.
08h10 : Le Royaume-Uni enverrait des véhicules blindés en Ukraine
Plus précisément, le ministère de la Défense britannique élabore des plans pour fournir des véhicules de patrouille protégés Mastiff et des véhicules de combat blindés Jackal, selon le journal The Times.
08h00 : L’Autriche expulse à son tour quatre diplomates russes
L’Autriche annonce l’expulsion de quatre diplomates russes, après des décisions similaires prises par d’autres pays européens depuis lundi. « Le ministère autrichien des Affaires étrangères révoque le statut diplomatique de trois membres de l’ambassade de Russie à Vienne et d’un membre du consulat général de Russie à Salzbourg », a indiqué une porte-parole dans un communiqué transmis à l’AFP. « Ces personnes ont commis des actes incompatibles avec leur statut diplomatique et sont invitées à quitter le territoire au plus tard le 12 avril », a-t-elle ajouté.
07h20 : « Dites-nous ce qu’il se passe dans le monde »
RFI a rencontré des habitants de Marioupol, coupés du monde depuis plus d’un mois. La ville a littéralement été assiégée, bombardée…
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07h05 : Les agriculteurs participent aussi à l’effort de guerre
En Ukraine, les travailleurs agricoles sont les seuls à pouvoir être exemptés de rejoindre les rangs de l’armée. Les exploitations ont reçu l’autorisation exceptionnelle de conserver de la main-d’œuvre pour commencer les semailles. Des hommes qui ne seront pas envoyés au front mais qui travailleront dans les champs, entre deux alertes aux bombardements aériens.
► Découvrez notre reportage dans la région de Vinnytsia
05h50 : L’Ukraine réclame davantage d’armes aux pays de l’Otan
Le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba demande ce 7 avril aux membres de l’Otan de fournir davantage d’armes à son pays pour combattre les forces russes. « Je viens demander trois choses : des armes, des armes et des armes. Plus rapidement elles seront livrées, plus de vies seront sauvées et de destructions évitées », a plaidé le ministre ukrainien des Affaires étrangères à son arrivée au siège de l’Otan à Bruxelles pour une réunion avec ses homologues des pays de l’Alliance atlantique.
► À lire aussi : À la Une du 6 avril: les Occidentaux renforcent leurs sanctions contre la Russie
04h55 : Qui sont les filles de Vladimir Poutine sanctionnées par Washington
Les deux filles du président russe Vladimir Poutine ont été sanctionnées mercredi 6 avril par les États-Unis en raison des « atrocités en Ukraine ». Elles sont toujours restées à l’écart de la sphère publique, et l’on ne sait que peu de choses à leur sujet.
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04h40 : Le Canada va convoquer l’ambassadeur de Russie après le drame de Boutcha
Le Canada va convoquer l’ambassadeur de Russie au sujet des meurtres de civils qui auraient été commis dans les banlieues de Kiev, à Boutcha et Irpin, a déclaré la ministre des Affaires étrangères Mélanie Joly.
02h35 : Borodyanka, petite ville devenue le symbole des destructions russes
L’Ukraine prend la mesure, jour après jour, de l’ampleur des destructions et de la tragédie humaine, après les retraits de l’armée russe. À Boutcha, le bilan officiel dépasse désormais les 300 morts, et le maire de la commune toute proche de Hostomel a annoncé que 400 de ses administrés étaient portés disparus. Un peu plus loin, à Borodyanka, à 40 kilomètres au nord-ouest de Kiev, les travaux de déblaiement ont commencé. Et on craint d’y découvrir le pire, rapporte notre correspondant Stéphane Siohan.
► À lire : Borodyanka, petite ville devenue le symbole des destructions russes

02h00 : La difficulté d’enterrer ses morts à Marioupol, privée de tout
La Russie a annoncé vouloir « concentrer ses efforts sur la libération du Donbass », cette région de l’Est, historique bassin minier de l’ex-URSS et de l’Ukraine. À Marioupol, le long du port et surtout sur les huit kilomètres de la plus grande usine de la ville se concentrent les derniers combats. Tout le reste de la ville est sous le contrôle des séparatistes. Plus d’eau, d’électricité, de réseau téléphonique… À Marioupol, on manque de tout. Même enterrer les morts est difficile. Aleksandra Grigorievna a 91 ans et vient de perdre son mari. Témoignage.
« Il voulait rester chez nous, alors nous sommes allés à la maison et nous nous sommes cachés dans la salle de bain. Et puis, quand ça a recommencé à bombarder, il a réagi et a dit : « Non, allons au sous-sol« . Quand nous sommes arrivés à l’abri, il a commencé à tousser, parce qu’il a une bronchite chronique, et que son médicament était devenu introuvable. Mon mari m’a dit : « Donne-moi de l’eau, vraiment trouve moi à boire« . Personne n’a bougé dans l’abri, ni même donné une petite tasse d’eau. Je lui ai dit : « Ne te lève pas, reste ici, je vais chercher de l’eau”. Je suis allée au point de distribution et il n y avait pas d’eau. Puis je me suis souvenue qu’il me restait cinq litres dans notre chambre. J’ai décidé d’y aller, je suis revenue et là je l’ai vu allongé sur le sol. Mon mari est mort depuis quatre jours maintenant et personne ne peut venir chercher son corps. Comment est-ce possible? Je suis seule maintenant assise avec son corps devant l’entrée de l’immeuble. »
01h25 : À Cluj, en Roumanie, les réfugiés ukrainiens moins nombreux mais plus éprouvés par la guerre
En Roumanie, les Ukrainiens sont moins nombreux à traverser la frontière mais la mobilisation continue pour les accueillir. Cinq sur six sont en transit pour d’autres pays d’Europe et beaucoup passent par Cluj, deuxième ville du pays située à moins de 200 km de l’Ukraine et de la Hongrie. À la gare, les associations aident une centaine de personnes par jour actuellement, contre parfois 800 les premières semaines. Mais, si les réfugiés de passage sont moins nombreux, ils sont aussi plus affectés par le conflit.
Les deux premières semaines, c’était : « La guerre approche, on s’enfuit ». Les gens étaient préparés, mieux habillés, parlaient souvent anglais… Ceux qui arrivent maintenant, beaucoup moins. Et ce sont aussi des personnes socialement moins favorisées.
Dans la ville roumaine de Cluj, les réfugiés ukrainiens sont moins nombreux mais plus affectés par le conflit

00h40 : La Russie sera-t-elle suspendue du Conseil des droits de l’homme pour son invasion de l’Ukraine ?
Ce jeudi à 10 heures du matin, les 193 membres de l’Assemblée générale des Nations unies à New York sont appelés au vote afin de se prononcer pour ou contre cette proposition américaine. Pour suspendre la Russie de cette importante instance onusienne, il faut l’aval de 2/3 des pays. Les abstentions ne seront pas prises en compte. Les États-Unis, comme le Royaume-Uni qui a apporté son soutien à la démarche américaine, sont convaincus d’obtenir ce jeudi suffisamment de vote pour obtenir la suspension de la Russie du Conseil des droits de l’homme.
« Compte tenu de la montagne croissante de preuves, la Russie ne devrait pas occuper une position d’autorité dans un organisme dont le but est de promouvoir le respect des droits humains, a déclaré Linda Thomas-Greenfield, ambassadrice des États-Unis à l’ONU. Non seulement c’est le comble de l’hypocrisie, mais c’est dangereux. La Russie utilise son appartenance au Conseil des droits de l’homme comme une plate-forme de propagande. Chaque mensonge que nous entendons de la part du représentant russe est une preuve supplémentaire que sa place n’est pas au Conseil des droits de l’homme. »
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D’autres pays appelés au vote à l’Assemblée générale de l’ONU sont moins certains que l’initiative américaine obtiendra suffisamment de votes pour être approuvée. L’ambassadeur russe à l’ONU, Vassily Nebenzia, a prévenu qu’une suspension de la Russie du Conseil des droits de l’homme aurait des conséquences sur les pourparlers de paix entre Russes et Ukrainiens.
00h00 : Zelensky appelle l’Occident à trouver un accord concernant un embargo sur le pétrole russe
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé jeudi les hommes politiques occidentaux à trouver rapidement un accord concernant un embargo sur le pétrole russe, arguant que leur incapacité à se mettre d’accord mettait en péril la vie des Ukrainiens.
Dans une allocution vidéo, Volodymyr Zelensky, a également déclaré qu’il continuerait à insister pour que les banques russes soient complètement bloquées du système financier international. Le président ukrainien a déclaré que Moscou gagnait tellement d’argent grâce aux exportations de pétrole qu’elle n’avait pas besoin de prendre les pourparlers de paix au sérieux et a appelé le « monde démocratique » à ne pas recourir au brut russe.
« Certains hommes politiques sont toujours incapables de décider comment limiter le commerce pétrolier avec la Russie afin de ne pas mettre en danger leurs propres économies », a déclaré Volodymyr Zelensky, prédisant qu’un embargo pétrolier serait néanmoins imposé. « La seule question est de savoir combien d’Ukrainiens les militaires russes auront le temps de tuer pour que vous, certains politiciens – et nous savons qui vous êtes – trouviez une certaine détermination », a-t-il ajouté.
RFI