Dr Dansa Kourouma du CNOSCG sur l’Absence d’un calendrier sur la feuille de route de la transition : « mieux vaut avoir une attente longue par rapport à la date que d’avoir une date intenable »

Comme on le sait, le Premier ministre chef du gouvernement, Mohamed Béavoqui a présenté au chef de la junte, une feuille de route pour la conduite de la transition. Malheureusement, le chronogramme pour la mise en application du contenu de cette feuille de route constitue toujours une énigme aux yeux des populations.
Joint au téléphone par un reporter de nos confrères de Guineematin.com, ce lundi 27 décembre 2021, le président du CNOSCG, Dr Dansa Kourouma, a déploré l’absence des facteurs de réussites et de risques dans le contenu du document.
Le président du Conseil national des organisations de la société civile guinéenne, Dr Dansa Kourouma, apprécie bien le contenu de la feuille de route de la transition présentée par le Premier ministre, Mohamed Béavogui. Selon lui, le contenu du document prouve à suffisance la volonté des nouvelles autorités d’œuvrer pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel. « Sur cette feuille de route, je retrouve rapidement l’objectif ultime de la transition, c’est-à-dire le retour à l’ordre constitutionnel. Ce n’est pas écrit retour à l’ordre constitutionnel ; mais, quand je vois les actions phares déclinées, cela démontre à suffisance que le focus du Premier ministre sera la mise en place du CNT, l’adoption d’une nouvelle constitution par référendum et tout le toilettage lié au fichier électoral et la tenue d’élections de la base au sommet. Peut-être il y a des actions transversales qui sont prévues, notamment la rectification institutionnelle et tout ce qui est lié à la refondation de l’Etat, à l’amélioration du cadre de la gouvernance économique qui sont des cadres institutionnels sans lesquels, le retour à l’ordre constitutionnel ne peut pas se réaliser dans les délais souhaités. Je pense que ce sont des actions plutôt cohérentes et qui prennent en compte l’objectif ultime de la transition qui est la tenue d’élections crédibles, transparentes et équitables », explique Dr Dansa Kourouma.
Par contre, l’activiste de la société civile déplore le manque de méthodologie et de stratégie pour mener à bien les actions prévues dans la feuille de route. « Peut-être la stratégie pour définir ce qui doit y arriver en respectant les délais ne m’a pas convaincu parce que je n’ai pas vu un exposé méthodologique et stratégique sur les hypothèses de réussite, les facteurs de risques et quels sont les moyens de remédiations. Mais, l’objectif et le focus restent en parfaite cohérence avec la préoccupation de la société civile qui est naturellement la création des conditions pour une stabilité institutionnelle, politique qui va passer inéluctablement par l’organisation des élections transparentes, équitables et acceptées », ajoute-t-il.
Face à la grande inconnue de cette transition qui est sa durée et dont la feuille de route ne mentionne pas, le président du CNOSCG, s’est montré encore prudent. « Certainement, le gouvernement doit avoir une autre mouture où les actions sont mentionnées sur la base des priorités ; mais aussi sur la base d’échéances. Ce qui est clair et net, c’est qu’il y a toujours une échéance indicative qui doit être prise en compte une fois que les actions sont déroulées. Mais, comme cette prérogative revient au conseil national de la transition, je pense que c’est une avancée significative parce que l’orientation du gouvernement est parfaitement en phase avec le retour rapide à l’ordre constitutionnel. Autrement dit, je ne vois aucune ambiguïté qui peut justifier des préjugés dans le cadre d’une quelconque volonté de retarder le processus. Cette feuille de route est plutôt une avancée significative », note-t-il.
A en croire, Dr Dansa Kourouma, mieux vaut avoir une attente longue par rapport à la date que d’avoir une date intenable. «La crédibilité des autorités de la transition dépend de leur capacité à respecter les dates et les échéances qui sont indiquées. Donc, il faut être plutôt frileux, réfléchir milles fois avant de fixer une date que de fixer des délais qu’on ne sera pas à mesure de respecter », conseille Dr Dansa Kourouma.
Libreopinionguinee Avec Guineematin