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Nomination de Mouctar DIALLO et d’Aboubacar Sylla : réaction de Dansa Kourouma du CNOSCG

Sur les ondes de la radio Sabari fm, ce mercredi 30 mai, Dr Dansa Kourouma, président du CNOSCG, a abordé une série de questions, relatives au gouvernement d’Ibrahima Kassory Fofana. Lisez !

Kassory Fofana a été l’architecte de son gouvernement ? Est-ce qu’il aura les mains libres dans sa gestion ?

« J’ai apprécié de la même manière que la plupart des Guinéens. J’ai pensé qu’il n’a pas été tellement au cœur des hommes. Ne croyez pas au miracle dans le contexte guinéen. En dehors du gouvernement de Lansana Kouyaté, où il y avait une véritable consultation, ce n’est pas évident qu’un président de la République nomme un Premier ministre, et qu’il le laisse choisir ses hommes.

D’ailleurs, la constitution dit : » le premier ministre propose au président de la République la structure et la composition du gouvernement. Et le président nomme par décret. » Proposer, ça veut dire quoi ? Est-ce qu’il est obligé de prendre tout ce qui est proposé ou pas ? Donc, il y a un problème d’interprétation et de clarification des textes.

Là aussi, ce qui me choque un peu, la primature peut être perçue, si ce ne sont pas les capacités de l’homme qui l’anime, comme une coquille vide dans le contexte guinéen. Il faut bien qu’Ibrahima Kassory comprenne que c’est avec son avenir qu’il est en train de jouer. Le président de la République doit aussi comprendre que le peuple fonde un grand espoir sur ce gouvernement-là. »

On constate l’absence notoire des femmes dans ce gouvernement. Selon vous, est-ce une négligence ou un manque de confiance aux femmes dans ce pays ?

« C’est le refus du respect des pratiques républicaines. C’est-à-dire, la promotion des femmes dans un gouvernement n’est pas un cadeau. Ça fait partie des engagements de la Guinée, dans le concert des nations. Un gouvernement où il n’y a pas un équilibre entre le nombre de femmes et le nombre de jeunes, je pense que c’est un gouvernement qui viole et fait reculer les principes de gouvernance.

La gouvernance ne veut pas dire, obligatoirement, lutter contre la corruption. C’est aussi les grands équilibres sociaux dans la composition d’une équipe. Les femmes ne peuvent pas être plus nombreuses que les hommes dans un pays. Et qu’on ait moins de femmes dans un gouvernement.

Il faut prendre l’exemple sur le Rwanda. On dit que le Rwanda est le pays le mieux géré d’Afrique. Ce n’est pas pour rien. Parce que dans le gouvernement, ils ont appris à faire confiance aux femmes.

Donc, il y a plein de femmes compétentes en Guinée. Beaucoup de femmes qui ont la capacité de mieux gérer que les hommes. »

Comment vous réagissez à cette ouverture vers l’opposition dont deux membres viennent de faire leur entrée dans ce nouveau gouvernement ?

« Maintenant, je n’appellerai pas ça l’opposition. Parce que si les gens, au préalable, ont déjà changé de fusil d’épaule, on ne peut pas appeler ça d’opposition. Mais, quand même, il y a une ouverture vers des acteurs politiques. Si ce n’est pas parce que le niveau de l’élite politique ou du débat politique est faible, il est important que dans un gouvernement, au moins le tiers ou la moitié soit des hommes politiques.

C’est aussi une façon de mettre la pression sur ces grandes gueules qui discutaient du côté de l’opposition. Qui contestaient les actions du pouvoir en place. Ils ont de la pression. Ils vont montrer de quoi ils sont capables, comparativement à la position qu’ils occupaient quand ils étaient dans l’opposition. »

Mamadou Alpha Baldé

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