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Burkina Faso : un garde de corps de Moussa Dadis Camara devant la barre

Au pays des hommes intègres, le feuilleton du procès du putsch manqué en 2015 contre les autorités de la transition se poursuit à Ouagadougou. Les inculpés aussi défilent à la barre, à un rythme plus ou moins lent. Le 13 juillet dernier, le sergent-chef Adama Diallo, un des gardes de corps de l’ancien président de la transition en Guinée était devant la barre. Il est accusé « attentat à la sûreté de l’Etat, meurtre, coups et blessures volontaires, destruction et dégradation volontaires de biens ». Lisez un extrait du compte rendu de l’audience de nos confrères Lepays.bf Après l’interrogatoire du soldat de 1re  classe Boureima Zouré, intervenu dans la matinée du 13 juillet, intervint celui du sergent-chef Diallo Adama.  Il est accusé d’attentat à la sûreté de l’État, du meurtre de treize personnes, de coups et blessures volontaires et de   dégradation de biens d’autrui ; en tant qu’auteur ou complice. Appelé à la barre, ce dernier, qui n’est rien d’autre que le premier responsable de la sécurité de l’ancien président de la Guinée Conakry, Moussa Dadis Camara, en exil au Burkina au moment des faits, a dit ne pas reconnaître les charges qui sont retenues contre lui.   Pour lui, il a simplement répondu à un appel de son supérieur, à savoir le major Eloi Badiel.  En effet, a-t-il dit, le 16 septembre 2015, il était chez lui en train de préparer un mariage dont il était le témoin d’un des futurs mariés. Vers 9h, il serait passé à la salle de conférence de Ouaga 2000 pour prendre des chaises. Il a aussi fait un tour à la direction des infrastructures de la présidence, pour prendre du matériel. Il a fait savoir qu’il a déposé une partie du matériel dans la belle-famille et l’autre partie chez son oncle, là où devait se tenir le mariage. C’est de là-bas qu’il a reçu un coup de fil de l’adjudant Jean Florent Nion, l’invitant, de la part du major Eloi Badiel, à le rejoindre au palais présidentiel. Une fois au palais, des jeunes lui ont donné un gilet pare-balles et lui ont intimé l’ordre d’embarquer dans un véhicule. Le major Badiel l’aurait sommé de porter un gilet pare-balles et d’embarquer dans un véhicule, pour la Présidence. Arrivés, l’adjudant Nion et l’adjudant-chef Nébié sont montés dans la salle du Conseil des ministres, dans le but de ramener les autorités de la Transition.  Ce qu’ils ont fait avec « succès » ! Après avoir exécuté cette mission, il   a voulu rejoindre son domicile dans la soirée, en vue  de porter  sa tenue militaire, puisque  les voies étaient barricadées.  Ensuite, il a eu pour mission, le 18 septembre 2015, d’assurer la sécurité des chefs d’Etat à l’hôtel Laïco, dans le cadre de la médiation initiée par la CEDEAO. il est d’ailleurs resté là-bas jusqu’au 20 septembre.  En plus des chefs d’Etat  étrangers en séjour au Burkina, il a aidé l’actuel président du Faso, Roch Kaboré, et l’actuel médiateur du Faso, Saran Sérémé, tous candidats au moment des faits.   Autre chose qu’il reconnaît, c’est d’avoir reçu 1 941 000 F CFA de la Côte d’Ivoire, sans pour autant donner de détails, estimant que c’est à    l’adjudant Florent Nion d’en dire plus.  Il a reconnu les propos qu’il a tenus devant le juge d’instruction. Il a aussi répondu aux questions des avocats et du parquet. Ses réponses corroboraient  ses anciennes déclarations. Seulement, selon les révélations des téléphones portables, le sergent-chef aurait reçu 1 941 000 F CFA de la Côte d’Ivoire. Sur ce sujet, l’accusé n’a pas daigné s’expliquer. Il dit de se référer à l’adjudant Nion. Son avocat estime qu’il s’est retrouvé dans les faits à son corps défendant. A la question du juge de savoir s’il voulait ajouter quelque chose, il a pris la parole pour présenter ses condoléances aux familles des personnes disparues.  Rendez-vous le lundi 16 juillet, pour l’interrogatoire du sergent-chef Ali Sanou.

Lepays.bf et Libreopinionguinee

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